La pollution de l'air serait nocive pour les foetus in utero. C'est ce qu'affirme une nouvelle étude menée par des scientifiques de l'Inserm, du CNRS et de l'université de Grenoble publiée ce jeudi 21 juin 2018*. Selon leurs recherches, l'exposition à la pollution atmosphérique in utero, en particulier au dioxyde d'azote, entraîne des modifications épigénétiques au niveau du placenta. 

De précédentes études avaient démontré que la pollution est néfaste sur la santé à la fois de la mère mais aussi de celle du foetus.

Des risques de malformations et troubles neuro-développementaux

Les risques de pré-éclampsie chez la future maman (une maladie grave si elle n'est pas prise en charge) mais aussi le poids du bébé à la naissance, le fonctionnement dégradé des poumons, les troubles neuro-développementaux et le risque d'hypertension artérielle sont les risques énumérés par les chercheurs. Ces pathologies et malformations seraient notamment dues à une altération du placenta.

L'étude a été menée auprès de 668 mères et leurs bébés, dans les centres hospitaliers universitaires (CHU) de Nancy et de Poitiers, entre 2003 et 2006. Les mères les plus exposées au dioxyde d'azote (qui émane des voitures ou des usines) pendant leur grossesse s'exposeraient ainsi à une modification épigénétique sur le gène ADORA2B.

La pollution agit aussi sur l'ADN

Ce n'est pas la première fois que la science constate une répercussion de la pollution de l'air sur l'expression de nos gènes. En janvier 2018, une étude publiée dans Environment International démontrait que la pollution agit également sur l'ADN des fœtus.

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Les recherches avaient été effectuées sur des nourrissons nés à Tongliang, en Chine, avant et après la fermeture d'une centrale au charbon en 2004.Les enfants nés avant la fermeture avaient des télomères (extrémité d'un chromosome) plus courts que les bébés nés après la fermeture, et auraient un lien avec le vieillissement, le développement d'un cancer et de maladies cardiovasculaires, un déclin cognitif ou une mort prématurée.

* www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0160412017320433