Après avoir été placé en garde à vue le 9 février, le directeur de l'établissement catholique Saint-Jean-de Passy, dans le 16e arrondissement de Paris, a été mis en examen pour "agression sexuelle sur mineure", le 11 février. 

Selon l'AFP, repris par Le Monde, l'homme de 71 ans a été remis en liberté sous contrôle judiciaire. Il a démissionné de ses fonctions. 

Plainte des parents d'un collégien de 14 ans

Selon 20 minutes, les parents d'un collégien de 14 ans ont porté plainte début février contre le directeur de l'école Saint-Jean-de Passy, Daniel Chapellier. Leur fils leur aurait expliqué que le septuagénaire lui a demandé de pratiquer une fellation, après avoir été convoqué dans son bureau pour des problèmes disciplinaires.

Selon l'avocat de l'accusé, Me Yassine Yakouti, le directeur a porté plainte pour "dénonciation calomnieuse". Mis en examen le 11 février, il a démissionné de son poste en fin de semaine dernière.

Une cellule d'écoute a été mise en place au sein de l'école Saint-Jean-de-Passy. D'après Le Figaro, le conseil d'administration de l'établissement a témoigné aux parents d'élèves son "implication totale", avec pour objectif la défense de "notre école et le projet éducatif que vous avez choisi pour vos enfants". Il s'est constitué partie civile pour "participer à la manifestation de la vérité", rapporte le journal.

Des anciens élèves questionnés sur leur sexualité

Avant de prendre la direction de l'établissement du 16e arrondissement parisien, Daniel Chapellier a occupé de 2003 à 2015 la fonction de directeur du collège privé Stanislas, situé dans le 6e arrondissement.

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20 minutes a pu contacter plusieurs anciens élèves. L'un deux se remémore une discussion avec son ancien directeur, datant de 2006 : "Vers 13 ou 14 ans, Daniel Chapellier m’a demandé si je me masturbais. Je ne me souviens plus précisément du contexte mais j’ai esquivé la question."

Un autre ancien élève se rappelle d'une conversation, alors qu'il était en classe de 5e : "Il savait que j’avais un iPod sur lequel je pouvais aller sur Internet et a commencé à me demander, sous couvert de la baisse de mes notes, sur quel site j’allais, si je savais ce que je faisais les ados le soir. C’était très inquisiteur, je savais qu’il fallait tout nier en bloc parce qu’à Stanislas la sexualité est un énorme tabou."

Aucune des personnes interrogées par le quotidien ne se souvient de gestes déplacés. Sur les réseaux sociaux aussi, d'anciens élèves ont pris la parole. Sur Twitter, @snoopy1492 dénonce l'autoritarisme régnant au collège Stanislas lorsqu'il y a étudiait, jusqu'en 2006 : "Tout le monde à la fois rigolait de lui et en avait une peur bleue. Les profs aussi. Suffisait de voir la réaction quand #DanielChapellier débarquait dans une salle. Il y avait des règles #stan classique, pas de basket, le petit col qui va bien, etc. Ça on y était tous habitué. (...) Et car tout bon personnage autoritaire ne peut fonctionner sans support, mention spéciale tout de même à certains censeurs et préfets choisis par lui comme autant d'yeux à son service. Si #DanielChapellier avait pu supprimer la mixité obligatoire au lycée il l'aurait fait."

D'autres utilisateurs défendent le mis en cause, à l'image de @ABresset : "Daniel Chapellier m'a pris 6 mois a coté de son bureau pour me faire travailler le soir dans une pièce juste a coté quand j'étais au college. Jamais aucun commentaire déplacé. Il voyait que je n'arrivais pas a travailler chez moi le soir et m'a aidé. Zéro malentendu", dans un tweet datant du 12 février.

Auprès de 20 minutes, l'avocat de l'ancien directeur de l'établissement, Me Yassine Yakouti a précisé que son client "n'a ni à répondre à la justice médiatique, ni à celle des réseaux sociaux".