Chanteuse et autrice de deux romans - La Commode aux tiroirs de couleurs (2020) et Écoute la pluie tomber (2022) -, Olivia Ruiz est de retour avec son nouvel album, La Réplique, et à cette occasion, a accordé une interview à La Tribune Dimanche, publiée dimanche 25 février 2024.

Interrogée sur le fait d’avoir ou non subi, au cours de sa carrière, des comportements machistes ou plus grave encore, Olivia Ruiz a répondu sans détour : "J’ai subi une soumission chimique de la part d’un collaborateur, il y a moins de dix ans". Ce dernier aurait utilisé du GHB pour atteindre la chanteuse, selon le témoignage de celle-ci.

"La chance de ne pas être suffisamment assomée"

"Les choses sont encore assez floues, mais je sais qu’il n’y a pas eu d’agression sexuelle, poursuit-elle. Je dormais, je me suis réveillée et je l’ai dégagé direct. J’ai eu la chance de ne pas être suffisamment assommée, et de pouvoir me défendre". Pour rappel, selon Drogues Info Service, le GHB est une drogue de synthèse aux propriétés sédatives et amnésiantes qui cause la somnolence et réduit le rythme cardiaque. Sous forme liquide, il peut être facilement ajouté dans une boisson : ses effets sédatifs empêchent les victimes de résister à une agression sexuelle, et peuvent entraîner une amnésie. Il est communément surnommé "drogue des violeurs".

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En réalité, le MDMA, principe actif de l'ectasy, est la première drogue utilisée dans les cas des agressions sous soumission chimique, détaille pour France Inter la docteure Leïla Chaouachi, responsable de l'étude annuelle du centre d'addictovigilance de Paris (AP-HP) sur le sujet, à partir des signalements recensés. Selon l'ANSM, le GHB présente 4,8% des cas.

Une tentative d’agression sexuelle évitée à 17 ans

Dans cette même interview, l’ancienne candidate de la première saison de la Star Academy évoque également le souvenir d’un chef d’orchestre, "un homme atroce qui avait pour habitude d’embaucher des jeunes chanteuses" selon ses termes, et qui aurait tenté de l’agresser sexuellement alors qu’elle n’avait que 17 ans. "Heureusement, un homme courageux, un technicien, l’avait collé au mur", s’est-elle rappelée.

Dans un récent entretien avec Version Femina, Olivia Ruiz a rendu hommage à ces artistes qui dénoncent publiquement des violences sexistes et sexuelles, qui brisent le silence. "Je suis bluffée d'admiration. J'ai juste envie de leur dire merci pour les suivantes, bravo pour le courage, pour l'inspiration, pour le changement. Je me sens redevable et pleine de gratitude". Des femmes qui lui donnent le courage de témoigner à son tour.