En été, il y un produit dont le succès ne se dément pas : l'huile de Monoï. Son odeur fleurie et sucrée a en effet le pouvoir d'évoquer instantanément le soleil, les plages de sable blanc ou les journées à bronzer sur sa serviette. Mais si aujourd'hui de nombreuses marques utilisent cet ingrédient dans leurs formules (on en dénombre plus de 500 à ce jour), ce n'est pas uniquement pour son parfum mais aussi pour ses nombreuses propriétés cosmétiques souvent méconnues. Explications.
Quels sont les ingrédients qui composent le Monoï ?
Le Monoï de Tahiti, ou "huile sacrée" en Maohi, est utilisé depuis des générations et fait partie intégrante du quotidien des Polynésiens qui l'utilisent pour hydrater et protéger cheveux et peau des effets du soleil, du sel ou du vent.
La préparation d'huile de Monoï, issue d'un savoir-faire ancestral, est le fruit d'un mélange de fleurs de Tiaré Tahiti (Gardenia taitensis), des fleurs blanches qui poussent naturellement en Polynésie française et d'huile de coco polynésienne raffinée (Cocos nucifera). À noter qu'il existe de nombreuses variétés de Monoï, chaque île polynésienne possédant ses propres recettes.
Quels sont les bienfaits du Monoï ?
Utilisée dans la pharmacopée traditionnelle tahitienne pour atténuer les maux de tête, soigner des plaies ou traiter certains types d'eczémas, la fleur de Tiaré Tahiti regorge d'actifs apaisants et purifiants comme par exemple le salicylate de méthyle qui va nettoyer la peau. L'huile de coco, pour sa part est extrêmement hydratante, riche en acides gras saturés (en acide laurique principalement).
La synergie de ces deux ingrédients, ce qu'on va appeler Monoï, résulte en une huile aussi hydratante que le beurre de karité ou l'huile de jojoba capable d'apaiser et lisser la peau, de réparer les cheveux et d'apporter de la brillance et de la douceur.
Monoï de Tahiti, une appellation protégée depuis 1992
À la fin des années 80, les producteurs de Monoï de Tahiti décident, pour protéger la filière du Monoï, de se réunir et d'établir un cahier des charges commun. "Dans certains pays, le Monoï que l'on retrouvait dans des produits de beauté n'était pas du véritable Monoï de Tahiti. Ces produits, ne correspondaient pas à la culture polynésienne. Alors pour que le Monoï ne soit dénaturé, la filière avec l'aide du gouvernement polynésien a décidé d'opter pour la création d'une appellation d'origine (AO)", explique Éric Vaxelaire, représentant de l'association Monoï de Tahiti.
Par définition, une appellation d’origine, "est le nom géographique d’un pays, d’une région ou d’une localité, qui sert à désigner un produit originaire de celui-ci, dont la qualité et les caractéristiques sont dues exclusivement ou essentiellement à l’environnement géographique, y compris les facteurs naturels et humains".
Pour obtenir l'AO, l'huile de Monoï doit ainsi répondre à un cahier des charges bien précis afin de garantir aux consommateurs le maximum d'efficacité et de qualité : "Quel que soit le fabricant, il doit cueillir des fleurs de Tiaré (provenant de Tahiti et ses îles) à l’état de bouton. Elles doivent ensuite impérativement être utilisées dans les 24 heures suivant la récolte pour qu’elles soient les plus fraîches possible afin de préserver les actifs", explique Éric Vaxelaire.
Chaque litre d'huile - pas n'importe laquelle, une huile de coprah obtenue à partir de noix de coco provenant exclusivement des sols coralliens de Polynésie Française - doit contenir au minimum 10 fleurs. "Elles vont macérer dans l'huile pendant au moins 10 jours, puis après on les enlève et on obtient ce qu’on appelle du monoï brut", ajoute Éric Vaxelaire.
Comment reconnaître le véritable Monoï ?
Si une marque souhaite utiliser de l'huile de Monoï, elle peut ajouter dans la formulation un parfum (comme de la vanille, de la noix de coco ou l'ylang-ylang) et parfois des antioxydants comme de la vitamine E. Mais attention, pour pouvoir revendiquer l'appellation "Monoï de Tahiti", la marque ne doit pas mélanger l'huile de Monoï avec une autre huile de coco et doit garantir une concentration minimale d'huile de Monoï : dans les produits pour le corps ou dans une une huile sèche par exemple, elle doit être comprise entre 30 et 50 % minimum de la formule.
Pour savoir si le produit que vous souhaitez acheter possède l'appellation d'origine, vous pouvez déjà commencer par regarder si sur le produit se trouve le "timbre" d'appellation d'origine. Mais les marques ne sont toutefois pas tenues de l'utiliser. Autre option : vérifier que les termes "Cocos nucifera" et "Gardenia tahitensis" soient bien mentionnés dans la liste des ingrédients figurant sur l’emballage.
Comment appliquer du Monoï ?
L'huile de Monoï s'utilise de bien des façons et contrairement aux idées reçues elle peut s'utiliser toute l'année, pas seulement en été : en masque réparateur sur les cheveux, en soin après-soleil pour hydrater et sublimer le bronzage, en huile de massage ou même en guise de parfum pour l'eau du bain.
Attention toutefois, si elle rentre dans la composition de nombreux produits solaires, l'huile de Monoï seule ne protège pas du soleil car elle ne possède pas de filtres solaires.
Aussi, comme toutes les huiles naturelles, le Monoï de Tahiti se fige à une certaine température. En dessous de 24 °C, il faut passer la bouteille sous l’eau chaude pour retrouver une huile liquide et soyeuse.
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