C’est loin de la frénésie parisienne et de ses très courus défilés que naît, un soir de novembre 1968, Agnès Boulard. Originaire de Pau, en bordure des Pyrénées, la jeune femme débute sa carrière comme assistante de direction au magazine 7 à Paris, un hebdomadaire culturel parisien connu pour son ton satirique.

Chroniqueuse, journaliste, productrice. Zoom sur Mademoiselle Agnès, une femme aux multiples casquettes, jouissant d’un capital sympathie rarement égalé dans la profession.

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Des plateaux de télévision...

Julien Hekimian/Getty Images

En 1991, non sans culot, Agnès Boulard parvient à contacter Alain De Greef, alors directeur des programmes de Canal+, qui accepte de l’engager pour présenter les bulletins météo de la mythique émission "Nulle Part Ailleurs". Spontanée, drôle et décalée : Mademoiselle Agnès était née. Parlant de la pluie et du beau temps chaque soir dans des tenues de créateurs, Mademoiselle Agnès glisse doucement mais surement de l’univers météo au milieu modeux.

Dans les années 90, elle présentera ainsi sa propre rubrique baptisée “Comment s’habiller pour moins de 500 francs ?”, couvrira les éditions nocturnes du Festival de Cannes et participera activement aux émissions “C’est pas le 20 heures” et “Pas si vite”. Mais en 2001, le couperet tombe : à défaut d’audience et de nouvelle formule convaincante, "Nulle Part Ailleurs" est déprogrammé.

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… aux front rows des défilés

Victor VIRGILE/Gamma-Rapho via Getty Images

La Miss-Météo devenue Madame Mode en profite pour opérer une nouvelle mue, contribuant activement aux pages du Vogues Paris avec sa rubrique “Petit-Déjeuner avec…”. Mais surtout, elle fonde sa propre société de production audiovisuelle, LaLaLa Productions, aux cotés du facétieux Loïc Prigent, avec qui elle partage une passion mais aussi un regard critique sur le monde de la mode et ses coulisses. Ensemble, ils donneront naissance à des documentaires de mode, comme Signé Chanel ou Habillées pour, ce dernier qui deviendra pendant près d’une décennie un rendez-vous bi-annuel sur Canal+.

Décryptant de façon caustique les derniers défilés, l’émission vulgarise les tenants et aboutissants d’une industrie fonctionnant en cercle fermé, séduisant les amateurs de mode comme les insiders. Résultat ? Mademoiselle Agnès s’incruste aussi bien en backstages qu’en front row des défilés, se voient prêter les nouvelles collections des grandes maisons pour interpréter ses fameuses pastilles “La femme…” et se permet même de se grimer en Anna Wintour, papesse auto-proclamée d’un milieu jusqu’alors rarement tourné en dérision.

Une audace qui la feront peu à peu gagner en popularité, Paris Première lui confiant la production de l’émission “La Mode, La Mode, La Mode” présentée par Alexandra Golovanoff et Arte lui commandant des documentaires comme “Fashion!”. Oscillant entre journalisme, consulting et production, Mademoiselle Agnès se prête également aux jeux des égéries, ayant prêté son image à Weill, Tati ou encore Carte Noire, pour qui elle a conçu une collection...capsule. (Vous l’avez ?!).  Bref, rien ne semble pouvoir l’arrêter.

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