Chirurgie esthétique : le grand retour du lifting

Par Claire Dhouailly
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Pour contrer l'inévitable relâchement du visage, et parce que des injections répétées finissent par donner à celui-ci un aspect "gonflé", de plus en plus de femmes se tournent vers de nouvelles solutions esthétiques. Laser, liposuccion, mini-lift : des plus légères aux plus radicales, le point avec nos spécialistes.

Vieillir, c'est céder à la gravité. La peau se relâche, la graisse et les muscles s'affaissent, c'est anatomique. Le phénomène est particulièrement visible dans le bas du visage, avec l'ovale qui se floute et prend des bajoues, et au niveau du regard, le canthus externe de l'œil (l'angle au croisement des paupières supérieure et inférieure, côté tempe) ayant tendance à descendre et la paupière basse à s'arrondir.

L'âge où le visage change est très variable selon la morphologie et le vécu. "De manière générale, un visage fin et creux s'affaisse plus tardivement qu'un visage lourd où vont s'installer des bajoues graisseuses", résume le Dr Arnaud Lambert, médecin esthétique, cofondateur du centre Aesthé.

Pour résister, aider la peau et les volumes à rester en place ou à remonter légèrement, on injecte souvent de l'acide hyaluronique dans les pommettes, à l'avant des oreilles et en arrière des mandibules. "Cela crée un effet tractant. Mais il est vrai qu'à un moment, on atteint une limite", commente le médecin esthétique. Certains continuent pourtant d'injecter, jusqu'à créer des visages tout ronds et gonflés, ni jeunes ni vieux.

Parfois aussi, l'excès d'injections au niveau de l'ovale pour essayer de lui redonner de la définition en "noyant" les bajoues sous l'acide hyaluronique provoque l'effet inverse : un ovale lourd et un visage qui a perdu son harmonie. Pourtant, d'autres options existent.

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En cabinet : prévention et légères corrections

Avant que la peau ne perde sa force de tension, il est intéressant de la stimuler. On peut opter pour des inducteurs collagèniques, type Radiesse ou Sculptra, injectés dans le derme profond. "Ils ne font pas gonfler, le volume qu'ils apportent persiste peu ; en revanche, ils activent la fabrication de collagène et ralentissent la ptose", indique le Dr Arnaud Lambert. Les résultats sont progressifs et commencent à se voir après trois à quatre mois. En matière de stimulation, le laser est aussi intéressant en prévention.

Pour un effet "tractant" plus intensif, qui permet de redessiner les bajoues naissantes, l'Endolift, un laser qui chauffe la peau de l'intérieur via l'introduction d'une fibre optique, donne de bons résultats, au niveau du visage comme du cou. "Il est intéressant de commencer les séances lorsque la peau commence à se relâcher, avant cela ne sert à rien", souligne le médecin esthétique.

Ces techniques ne fonctionnent que pour améliorer la fermeté de la peau, elles n'agissent en rien sur la graisse. "Dans ce cas, on peut utiliser des fils tenseurs résorbables, qui tirent la peau et la graisse superficielle", note-t-il. Ils ne remplacent pas un lifting chirurgical mais peuvent être une option pour ralentir l'affaissement des traits, avec des résultats qui durent jusqu'à un an quand ils sont bien posés. L'indication est intéressante pour un visage avec un peu de graisse mais pas trop.

Concernant le regard tombant et triste, il existe peu de solutions correctrices en cabinet médical. Les injections de toxine botulique interviennent essentiellement en prévention. Elles sont capables de remonter légèrement la queue du sourcil et d'agir en correction légère de la ptose, mais pas chez tout le monde. "Comme on affaisse le muscle qui abaisse le sourcil, il faut qu'il y ait en balance un muscle frontal élévateur suffisamment fort, sinon le résultat est décevant", prévient le médecin esthétique.

Autre solution : injecter un point d'acide hyaluronique sous le sourcil en cas d'affaissement lié à une fonte graisseuse. Le procédé redonne un peu de maintien, à condition que la peau ne soit pas trop relâchée. Dans certains cas, des fils tenseurs peuvent aussi être posés au coin des sourcils. L'analyse juste du visage par le professionnel est la garantie de faire les bons choix et de passer à la chirurgie lorsque l'effet lift n'est plus du ressort de la médecine esthétique. Elle continue d'être utile en complément mais pour d'autres indications.

Au bloc : lipo et mini-lift

Il arrive donc un âge, qui diffère selon chacune, où passer par la case chirurgie s'impose si l'on souhaite retendre l'ovale, atténuer le sillon nasogénien, remonter les commissures des lèvres et ainsi défatiguer et lifter vraiment les traits, sans perdre l'équilibre entre les zones de creux et les bombés qui fait la singularité du visage. Dans le cas de bajoues graisseuses, on peut désormais opter pour une lipoaspiration, ce qui est assez nouveau. "Depuis longtemps, on fait de la liposuccion sous-mentale, aujourd'hui on cible directement les bajoues en passant une mini-canule par les pommettes", explique la Dre Sylvie Poignonec, chirurgienne plasticienne, membre du conseil d'administration de la Société française des chirurgiens esthétiques plasticiens (Sofcep).

Le procédé s'accompagne souvent d'un lifting soft au niveau du bas du visage. En la matière, une nouvelle technique adaptée des méthodes américaines a fait son entrée au bloc : le mini-lifting profond. Aux États-Unis, le lift n'a rien de "mini", il transforme totalement les traits. "Les interventions durent six heures et les patientes ressortent avec un visage comme si elles avaient 25 ans, ce qui est très perturbant et ne convient pas du tout aux Françaises, qui veulent du naturel et se reconnaître", remarque la Dre Poignonec.

Le mini-lift profond consiste à attraper le muscle au niveau de la partie antérieure, d'agir par-dessous pour le retendre, ce qui permet de très peu décoller la peau, contrairement à ce qui est habituellement pratiqué et provoque des suites opératoires longues. "Il se fait sous anesthésie locale et si la patiente habite près de la clinique, elle peut même sortir avec un petit bandage le jour même. C'est une technique intéressante, qui donne du résultat à long terme, contrairement à certains mini-lifts où on ne fait que retirer deux centimètres de peau, puis retendre. Un an plus tard, ça retombe et la peau du cou a tendance à tirer sur la cicatrice qui s'élargit", indique la chirurgienne.

La technique plus ancienne de la plicature du muscle (on le replie sur lui-même pour le remettre en tension) est toujours d'actualité. Cependant, lorsque celui-ci est très relâché, aller le chercher plus en profondeur donne de meilleurs résultats. L'effet perdure parfaitement quinze ans et, bien souvent, on ne se fait pas réopérer, à moins d'avoir subi de fortes variations de poids ou des évènements qui ont marqué le visage.

Contre le regard tombant, la chirurgie soft est aussi une solution lorsque les injections ne suffisent pas. L'association de lifting temporal et petite canthopexie fonctionne très bien. "On suspend la paupière inférieure et on remonte légèrement la région temporale. Cette remise en tension permet d'obtenir une ascension légère du regard. En général, on demande à la personne des photos d'elle à 25-30 ans pour trouver la bonne position", explique la Dre Poignonec. L'opération donne un effet coup d'éclat, avec des cicatrices dissimulées dans les cheveux.

L'évolution des techniques vers des résultats toujours plus légers et naturels conduit des patientes plus jeunes à y avoir recours. "Aujourd'hui, je pratique des mini-lifts dès 45 ans", signale la chirurgienne, qui constate que de nombreuses femmes recourent à ce coup de pouce pour rester dans la course professionnellement. On peut le déplorer mais c'est une réalité.

Et si on optait pour le massage liftant ?

Aucune manœuvre manuelle ne peut prétendre offrir un effet lifting radical. Par contre, booker régulièrement une séance chez une facialiste est loin d'être dépourvu d'intérêt. D'une part, stimulés, les tissus sont mieux irrigués, oxygénés, ce qui aide la peau à mieux fonctionner, mieux se défendre, mieux se réparer. Les liquides sont également drainés, ce qui leur évite de stagner dans le bas du visage.

Ensuite, les gestuelles, profondes et précises, détendent les muscles crispés et stimulent ceux qui sont trop relâchés. Entre deux séances avec une professionnelle, adopter quelques gestes bien sentis quotidiennement peut faire la différence au fil des jours, sur l'éclat et la tonicité. "Le plus simple est de prendre l'os de la mâchoire entre le pouce et l'index et remonter du menton vers les oreilles avec une pression assez ferme", détaille la facialiste Othilie Denarie-Faucheur.

Faire glisser fermement un gua sha le long de l'ovale, puis du nez vers les tempes le long des pommettes et ensuite autour des sourcils, de l'intérieur vers l'extérieur, est aussi un bon protocole, facile à intégrer à sa routine et qui ne nécessite aucun savoir-faire, excepté celui de s'accorder ce temps pour soi.

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