Etendard de la contre-culture hippie aux couleurs saturées et motifs psychédéliques qui figurent les effets du LSD et autres hallucinogènes, la technique du tie and dye – littéralement « nouer et teindre » – s'utilise dès le VIIIsiècle au Japon sous le nom de shibori. Revisité cet été par Julien Dossena chez Paco Rabanne, il s'exprime sur un T-shirt floqué du mantra « Lose Yourself », associé à un sari indien.

Chez Prada, ses couleurs nébuleuses se propagent sur une robe trapèze en satin brodé de mandalas. Absorbées comme des taches d'encre chez Chanel et Lemaire l'été dernier, elles s'atténuent désormais chez Stella McCartney et Proenza Schouler, comme fondues dans le vêtement. Après avoir célébré Mai 68 l'an passé, la mode soufflerait-elle un nouvel air libertaire ?