Où partir cet été hors des sentiers battus ? L'Europe regorge de perles préservées, à l'image de trois îles de la Méditerranée ou de l'Adriatique sélectionnés par Marie Claire. Pour l'occasion, trois guides inédites - Julia Sammut, Isabella Capece et Zoé de Las Cases, nous livrent leurs adresses confidentielles.
Filicudi, l'intense
Julia Sammut, fondatrice de l'épicerie-table L'Idéal, à Marseille a découvert Filicudi il y a plus de quinze ans grâce à son amie Anna Bini (du restaurant Casa Bini, Paris 6e), puis y est retournée avec ses filles, dix ans plus tard. Peu touristique, elle fait partie des îles Éoliennes, comme Stromboli, Panarea et Salina, entre autres, au large de la Sicile.
"J'aime la vie qu'on y mène, la force des éléments, la mer, le volcan... Les joies y sont simples : cuisine, baignade, balade le long des sentiers côtiers, le vent en pleine figure. J'y puise une sérénité et une force à nulle autre pareille.", nous explique-t-elle.
Faire les courses
"Il y a des camions qui viennent sur l'île et se postent un peu plus haut dans les hameaux accrochés aux reliefs. Là, si l'on suit les connaisseurs, on sait qu'il y a les bonnes tomates, parfois de la viande. On va à Villa La Rosa pour acheter le pain et au petit magasin du port pour trouver tout ce dont on a besoin. Mais souvent, avant de débarquer sur l'île, on fait les courses à Palerme, au superbe marché de Ballarò."
Prendre un café ou un verre
"Rendez-vous chez Da Nino sur le port pour le caffè con panna le matin. Le soir, par la route, en scooter (ou en voiture), on va de l'autre côté de l'île, à Pecorini A Mare (le deuxième petit port de l'île) pour boire des negroni sur la terrasse du bar de La Sirena."
Dîner et dormir
"On ne dîne pas souvent au restaurant, on rencontre du monde, l'île est petite, on s'invite et c'est le concours de caponata, de pasta al forno, de focaccia... La Sirena est le lieu le plus stylé, un endroit merveilleux, à la fois hôtel, restaurant, on y dîne de poissons tout juste pêchés. C'est aussi une galerie d'art. Les jeunes y passent aussi leurs soirées, dans la discothèque, très familiale."
"La Villa La Rosa est une autre belle adresse, aussi bien pour ses chambres que pour les pizzas."
À voir, se balader
"Au bout du port, il part un chemin qui dessine le bord de mer. J'aime beaucoup ce sentier côtier. Il y a de belles plages de galets mais on prend surtout des bateaux, n'importe quoi fait l'affaire, une petite barque, pour se baigner dans la mer et accéder aux criques."
L'Idéal, 11, rue d'Aubagne, Marseille 1er. Site internet.
Ibiza, la rurale
L'île des Baléares est si connue qu'on en oublierait d'évoquer la richesse de ses paysages et de sa vie rurale. Zoé de Las Cases, architecte d'intérieur, s'y rend depuis une dizaine d'années : "J'aime que ce soit si facile d'y aller et d'être tout de suite au paradis, sur une plage bordée d'eau turquoise, puis, après une route qui fend la si belle terre rouge de l'île, au cœur d'une ferme en pleine nature."
Dîner et dormir
"J'aime tellement dormir et prendre mes repas chez Mimine (le surnom de Françoise Pialoux, la propriétaire) aux Terrasses, un havre de paix, de luxe, de gourmandise et de farniente - ne pas louper le couscous du mardi, une dinguerie !"
"La Pandilla est une autre superbe adresse, aussi bien pour séjourner que pour faire la fête, on peut la privatiser, ou y faire des retraites diverses et variées - création, yoga, etc."
À voir, se balader
"Je vais souvent siroter un thé glacé à la ferme écologique Can Musón, à Santa Eulària des Riu, où je fais mes courses de légumes pour le soir pendant que les enfants jouent avec les animaux de la ferme."
"Les criques sauvages sont nombreuses, l'île compte plus de 200 km de plages ; sur la côte nord de l'île, j'aime beaucoup Cala Salada, entourée de collines verdoyantes. Le petit café du matin, je le prends chez N° 74, une jolie boutique d'artisanat où l'on peut aussi boire et grignoter."
Les prochains livres de Zoé de Las Cases, Paris chéri (en deux volumes), paraîtront fin juillet chez Hachette.
Lopud, la discrète
Isabella Capece, consultante luxe et art de vivre, cofondatrice de Maisie Café, Elle est tombée amoureuse de cette île croate, au cœur l'archipel des Élaphites, dans la mer Adriatique, il y a quinze ans.
Pour elle, Lopud est l'île de la vie lente, des plaisirs simples et de l'enfance retrouvée : "L'île, sans voiture, est petite, 3 km par 4, si vous n'aimez pas marcher ni vous baigner, il vaut mieux passer votre chemin ! Pas assez "hype" pour attirer les gros bateaux, il n'y a pas de marina, les touristes repartent le soir, laissant les criques, les chemins, les maisons de pierre sèche à ses habitants bienheureux."
Faire les courses
"Il y a une petite épicerie sur l'île, avec un étal de fruits et légumes. Pour faire un gros marché, on prend le ferry pour Dubrovnik à 6 heures du matin, le marché est magnifique, notamment côté poissons et fruits de mer."
Déjeuner et dîner
Pour le matin : "Dès le petit-déjeuner ou pour déjeuner, direction Mandrac. Les repas se prennent à l'ombre du figuier, l'endroit et l'accueil sont charmants."
Pour le soir : "Ondîne chez Obala sur la jetée, pour le coucher de soleil magnifique et le meilleur poisson en croûte de l'île."
À voir, se balader
"Immanquable, Your Black Horizon Art Pavilion, un pavillon construit en 2005 par l'architecte David Adjaye qui abrite une œuvre de l'artiste Olafur Eliasson, au cœur de la nature exceptionnelle de l'île. Ce projet est une commande de la collectionneuse éclairée Francesca Thyssen-Bornemisza"
"Si vous aimez marcher, faites un trekking (1 heure environ) jusqu'au sommet de l'île, à la forteresse Sutvrac. Le chemin est en partie une vieille voie romaine et la vue du sommet est à couper le souffle. Rendez-vous sur Sunj, la baie et la plage qui se trouvent au dos de l'île. Au hasard des balades dans la garrigue, on tombe sur de petites criques un peu partout. »
À noter : Isabella Capece propose aussi sa maison, Lopud Paradise, à la location. Plus d'informations ici.