Dans un message publié sur son compte Facebook samedi 24 avril et commençant par le hashtag #balancetonporc, Gaëlle Lenfant, conseillère municipale de la Gauche républicaine et socialiste (GRS) à Aix-en-Provence, accuse le polémiste Eric Zemmour d'agression sexuelle.

Les faits présumés se seraient déroulés lors de l'université d'été du Parti socialiste à La Rochelle, il y a une quinzaine d'années, rapporte France Bleu Provence. D'après Franceinfo, l'essayiste d'extrême-droite évoque n'avoir "aucun souvenir de cette scène". 

"Il m'embrasse de force"

Les faits présentés se seraient déroulés en 2004 ou 2006, lors d'une université d'été du Parti socialiste à La Rochelle, relate Gaëlle Lenfant qui indique dans une mise à jour de son post du 26 avril "2/ Après recoupements, notamment avec des personnes qui étaient au courant de mon histoire (non je ne viens pas de l'inventer) il semble que ce se soit déroulé plutôt en 2006. Vous me direz que ça ne change pas grand chose à l'affaire, mais vue l'ampleur que prend cette histoire, je préfère préciser autant que possible".

Présente en tant que militante PS, elle fait la rencontre d'Eric Zemmour, "ce journaliste du Figaro dont je n'avais jamais entendu parler", lors d'un dîner où sont également présents Jean-Luc Mélenchon, Claude Bartolone et un autre militant PS des Bouches-du-Rhône. "La soirée se passe bien, il ne se passe RIEN, rien d'autres que des conversations polies avec Zemmour", se souvient-elle. 

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L'atelier se termine, je me lève, il se lève aussi. M'attrape par le cou. Me dit 'cette robe te va très bien tu sais ?'. Et m'embrasse. De force.

L'agression sexuelle se serait produite le lendemain matin lors d'un atelier animé par Jean-Luc Mélenchon, désormais leader de la France Insoumise. "Je m'assois, et environ une demi heure plus tard, Zemmour arrive. S'assoit sur la chaise devant moi. Me reconnait, me dit bonjour et me demande ce qu'il a raté. Je lui résume l'intervention. L'atelier se termine, je me lève, il se lève aussi. M'attrape par le cou. Me dit 'cette robe te va très bien tu sais ?'. Et m'embrasse. De force. Je me suis trouvée tellement sidérée que je n'ai rien pu faire d'autre que le repousser et m'enfuir en courant. Trembler. Pleurer. Me demander ce que j'avais bien pu faire", écrit Gaëlle Lenfant.

Elle poursuit : "Je n'avais rien fait, rien dit, rien montré, rien voulu. Je n'étais bien sûr pour rien là dedans. J'étais juste une chose dont celui qui se définit lui même comme 'prédateur sexuel violent' avait eu envie, et quand on a envie, dans son monde, on se sert. Il s'est servi. C'est tout. C'est tout. Il s'est servi."

Contacté par Franceinfo, les proches d'Eric Zemmour évoquent "pas une affaire judiciaire mais une affaire politique qui sort au moment où chacun sait qu'il y a des velléités autour de lui". L'homme dit avoir "aucun souvenir de cette scène". "Eric Zemmour ne tombera pas dans le piège d'une judiciarisation", ont-ils poursuivi. 

Le déclic : une affiche Zemmour au centre d'Aix-en-Provence

Une quinzaine d'année après les faits présumés, Gaëlle Lenfant a décidé de s'exprimer publiquement après avoir aperçu une affiche d'Eric Zemmour sur un échafaudage du cours Mirabeau à Aix-en-Provence, explique-t-elle au début de son post. "Je ne peux me dépouiller de cette honte ancestrale, celle que chaque femme agressée qui me lira comprendra", détaille l'élue aixoise.

Deux jours après sa publication, commentée par près de 3.500 personnes à la date du 28 avril, et alors que l'affiche XXL a été enlevée, l'élue a précisé certains éléments de son récit sur son post et remercié celles et ceux qui lui ont depuis apporté de "nombreux messages de soutien". 

Selon Libération, Eric Zemmour était présent aux universités d'été du PS à La Rochelle en 2004 et 2005. "C’est une femme très sérieuse et très posée et je ne vois vraiment pas pourquoi Gaëlle Lenfant inventerait une histoire aussi traumatisante", a réagi Jean-Luc Mélenchon auprès du quotidien. Plusieurs proches de Gaëlle Lenfant ont confirmé à Libération avoir été informés de l'agression sexuelle par la victime présumée.