Avant d’être une famille olfactive à part entière, les notes boisées structuraient les fragrances, en fond, avec des facettes sèches, humides, fumées, résinées ou ambrées. Dans les parfums boisés, elles deviennent la colonne vertébrale et leur donnent un caractère puissant et audacieux. Elles sont souvent associées à une fraîcheur hespéridée et à des notes aromatiques et de résines : myrrhe, encens, mousse de chêne…

Certaines fragrances boisées sont devenues de véritables icônes. On pense notamment à Bois des Iles de Chanel en 1926, Patchouli de Reminiscence en 1989, Samsara de Guerlain en 1989 ou encore Féminité du Bois de Shiseido (puis de Serge Lutens) en 1992. Au delà de ces grands classiques, tour d’horizon des notes boisées les plus séduisantes au féminin.

Le santal crémeux

Cité depuis l’Antiquité dans la littérature indienne, il nourrit des fragrances chaudes et enveloppantes.

  • L’emblème : Samsara de Guerlain où ce bois, utilisé en overdose (20%) est associé à deux fleurs solaires, jasmin et ylang-ylang, puis à des notes poudrées et vanillées.
  • Le chaleureux : Tamdao de Diptyque, rehaussé de cèdre, et au sillage rond et onctueux.
  • L’exotique : Santal Massoïa d’Hemès, au cœur lacté magnifié par le bois de massoïa, est éclairé par quelques fleurs.
  • L’oriental : Santal Royal de Guerlain, transporté par le oud et des notes fruitées et fleuries.
  • Le jusqu’au-boutiste : Wonderwood de Comme des Garçons, tissé aussi de oud, cyprès, vétiver, bois de gaïac et patchouli.

Mais aussi : Santal Blush de Tom Ford, N°8 Les Essences de Elie Saab, Santal Carmin d'Atelier Cologne.

Le cèdre sec

Son odeur est un souvenir d’enfance : celui du crayon à papier fraîchement taillé. Sa nervosité confère aux fragrances de la tenue et du fusant.

Vidéo du jour
  • Le culte : Féminité du Bois de Serge Lutens, escorté par la rose et la prune sur fond d’épices (cannelle, clou de girofle) et de muscs.
  • L’épuré : Super Cédar de Byredo, aux accents de térébenthine, de rose et de vétiver
  • La pépite : Eau des Merveilles d’Hermès, cousu de vétiver et d’agrumes. 

Le patchouli sensuel

Une note terreuse profonde et voluptueuse.

  • Les cultes : Patchouli de Reminiscence, oriental avec ses accents indiens seventies et Aromatic Elixirs de Clinique, qui le joue en surdose, tout comme la rose.
  • L’élégant : Portrait of a lady de Frederic Malle, une splendeur vampé aussi par la rose turque, le clou de girofle et le cassis.

Le pin dépaysant

Son odeur un peu androgyne évoque les vacances et les grands espaces…

  • Le réconfortant : Filles en Aiguille de Serge Lutens, comme si l’on jetait des aiguilles de pin dans un feu.
  • Le gourmand : Tonka Impériale de Guerlain, adouci par la rondeur de la fève tonka et des notes baumées.
  • Le transportant : Nuit Etoilée d’Anick Goutal, nourri d’aiguilles de pin, de menthe fraîche, d’immortelle, d’angélique et de muscs.

Le oud énigmatique

Essence mythique de l’Orient, le Oud séduit par ses facettes mystérieuses, tour à tour boisées, cuirées, animales ou fumées.

  • Le sexy : Rose Oud Secrets d’Essences d’Yves Rocher, qui le marrie à une rose Damascena, charnelle et voluptueuse, rehaussée par le labdanum et le cumin.
  • Le suave : Across Sands Replica de Maison Margiela, adouci par la date et la cannelle puis corsé par les épices.
  • L’élégant : Oud Silk Mood de Francis Kurkdjian, tissé de rose bulgare et de papyrus.
  • Le précieux : Precious Oud Collection Extraordinaire de Van Cleef & Arpels, éclairé par la bergamote, fleuri par le jasmin et la tubéreuse, transporté par l’encens.