Le pitch ? Mercenaire de la plume, François accepte d’être le nègre d’un financier qui l’invite avec sa compagne à la mélancolie alcoolisée, quelques jours d’été sur son invraisemblable yacht. A bord, un couple de langues vipérines, un chirurgien plastique hâbleur, une star has been se refaisant une santé en s’investissant dans l’humanitaire médiatique et les gardes du coeur musclés, un producteur et sa femme, tous deux anciens toxicos et adeptes enthousiastes de l’urinothérapie…

Le yacht cabotine de Saint-Tropez aux îles italiennes, entre séances de ragots invraisemblables, fêtes décadentes et huis-clos tendus. Des corps de clandestins viennent bientôt heurter la vue de cette petite société jouisseuse et cynique qu’un danger bien plus effrayant menace à l’approche des côtes africaines… A travers des portraits ciselés et des dialogues au cutter, Fabrice Gaignault dresse un portrait au vitriol d’une jet set amusante et déprimante. « L’eau noire » possède la lucidité visionnaire de Bret Easton Ellis et la beauté flamboyante d’un Fitzgerald 2012. Magnifique.

L'eau noire, de FAbrice Gaignault, Ed. Stock, 20 euros.