Dans la lignée des livres-témoignages d'une personne comme vous et moi, qui se retrouve confrontée à une épreuve psychologique, "Gabin" est resté dans l'ombre du succès de "Deux petits pas sur le sable mouillé" de Anne Dauphine Julliand. C'est bien dommage, car voilà un très joli récit sur le vécu de nombreuses femmes pour qui le bonheur d'enfanter devient problématique lorsqu'un médecin -qui manque parfois de tact- vous annonce que cet être unique et merveilleux ne survivra pas… avec un petit coeur impossible à soigner.

Les choix personnels et parfois moraux, la réaction de l'entourage mais aussi le dédoublement de personnalité emplissent votre quotidien, jusqu'à l'impression parfois de devenir folle…


Pas besoin d'être mère pour être touchée par sa violence intérieure, celle de se sentir impuissante à protéger son bébé… Ses mots justes et simples nous apprennent à se préparer à l'inévitable, à vivre les instants présents sans penser au lendemain, à gérer l'impossible ? Gabin vivra un mois… un seul mois mais qui remplit de toutes ses forces une vie.
Et on tourne la dernière page avec émotion, tout en pensant à cette citation de Jean-Jacques Rousseau:


"L'homme qui a le plus vécu n'est pas celui qui a compté le plus d'années, mais celui qui a le plus senti la vie."