Publiée ce mois-ci dans le journal scientifique Physiology & Behaviour, une étude révèle que confisquer sa dose habituelle de sucre à notre cerveau provoquerait en lui un comportement impulsif.

En neuroscience, la nourriture est perçue comme une « récompense naturelle ». Un apport agréable pour notre cerveau qu’il est essentiel de répéter. Pour le moral, mais aussi pour notre survie !

Intelligent, notre corps a créé un système capable de déchiffrer les « récompenses naturelles » que nous apportons à notre organisme. Et lorsque cela se produit, un faisceau de neurones le signale à une partie de notre cerveau appelée « accumbens ». Puis, à son tour, cette connexion nous envoie un signal nous incitant à reprendre un peu de ce met délicieux, ou non ! Et simultanément, notre cerveau envoie des signaux aux hormones chargées de nous dire : « OMG, ce gâteau est incroyable ! Je vais m’en rappeler. » Des signaux que nous souhaiterions parfois oublier, certes.

Mais le problème est le suivant : aujourd’hui, il est presque impossible de tomber sur des aliments transformés et préparés qui ne disposent pas de sucres ajoutés pour leur saveur ou leur conservation. Conséquence ? Notre cerveau devient ultra tolérant au sucre, voire dépendant. La notion de « récompense » est ainsi détournée, le comportement neuro-chimique associé au sucre suggérant qu’il est une dépendance.

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Pour preuve, réalisée sur un panel de plusieurs rats, l’étude tend à démontrer que le retrait de sucre provoquerait un comportement impulsif dans notre cerveau. Entraînés pour obtenir de l’eau après avoir pressé un levier, les rats obtenaient après l’effort de l’eau, ou bien du sucre et de l’eau. Les résultats de l’étude ont prouvé qu’après 30 jours, lorsque les rats ont une nouvelle fois eu la possibilité de presser le levier, ceux ayant obtenus en récompense du sucre en plus de leur eau ont nettement plus pressé le levier que les rats n’ayant obtenus que de l’eau. Un résultat suggérant donc un comportement impulsif. Bien que l’étude ait été menée sur des rats, il n’est pas improbable que le cerveau humain succombe au même mécanisme.

Alors à long terme, que provoque la consommation régulière de sucre ? Une fois dans l’organisme, le sucre augmente la concentration d’un type de récepteur excitateur appelé D1, et diminue celle d’un récepteur inhibiteur appelé D2. En bref, la consommation de sucre régulière et prolongée provoque une plus grande excitation des voies de « récompense » de notre cerveau, et un besoin de sucre plus conséquent pour activer la mésencéphale comme avant. Le cerveau devient alors tolérant au sucre, et plus si affinité !