![Olivier Faure (à gauche) entouré de députés socialistes, à l’Assemblée nationale, à Paris, le 9 juillet 2024.](https://cdn.statically.io/img/img.lemde.fr/2024/07/11/0/0/5900/3933/664/0/75/0/4ab5644_1720667402880-jmug240709047.jpg)
Sur le plateau de France 2, mercredi 10 juillet au soir, le premier secrétaire du Parti socialiste (PS), Olivier Faure, n’a toujours pas de réponse à apporter quant à l’identité d’un potentiel premier ministre pour représenter le Nouveau Front populaire (NFP). « Nous avons toutes et tous soif de parvenir à un résultat », promet-il. Trois jours après le second tour des élections législatives anticipées, gagnées par le NFP d’une courte tête, avec 182 députés, la pression s’accroît sur l’alliance de gauche, alors qu’à droite et chez les macronistes, certains s’activent pour l’écarter du gouvernement.
Mercredi, le chef de l’Etat lui-même, Emmanuel Macron, nie la victoire du NFP dans une lettre aux Français. « Personne ne l’a emporté », écrit le président de la République. Le locataire de l’Elysée laisse entendre qu’il ne revient pas au NFP de gouverner et invite « l’ensemble des forces politiques » qui se reconnaissent dans les « institutions républicaines », « le parlementarisme », et qui ont une « orientation européenne », à constituer « une majorité ». Le chef de l’Etat veut donc une coalition sans La France insoumise (LFI), qu’il n’a eu de cesse de placer hors de « l’arc républicain ».
Tollé à gauche. « J’ai fait le choix du rassemblement de la gauche et je n’en bougerai pas », rétorque Olivier Faure sur France 2. Le chef de file du PS enjoint Emmanuel Macron à « respecter son devoir de républicain, respecter le suffrage universel et respecter le vote des Français ».
Furieux, Jean-Luc Mélenchon dénonce « le retour du droit de veto royal sur le suffrage universel » et « des intrigues de la IVe République ». La veille, l’ancien dauphin et ex-député « insoumis » Adrien Quatennens a appelé à « une grande marche populaire en direction de Matignon », s’attirant une pluie de critiques de la part de ses adversaires, qui ont jugé, comme le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, ses propos « factieux ».
« Faire preuve de dialogue »
Depuis dimanche soir, le PS, LFI, Les Ecologistes et les communistes multiplient réunions, visioconférences et conclaves pour se mettre d’accord sur un premier ministre potentiel, un gouvernement où chaque formation aurait sa place et une manière de faire. « L’idée, c’est d’atterrir sur un dispositif global : la force qui a le premier ministre n’a pas les autres ministères régaliens », explique le député européen écologiste David Cormand, au cœur des discussions.
Ce dernier n’exclut d’ailleurs pas la possibilité « d’élargir à des gens qui veulent rompre avec le macronisme ». « On veut avancer vite, il faut déjouer les manœuvres de Macron, qui va essayer de contourner le vote des Français », exhorte Christian Picquet, membre du bureau exécutif du PCF, également impliqué dans les échanges. Jeudi matin sur RMC, Sandrine Rousseau regrettait qu’une proposition ne soit pas déjà sur la table. « Je trouve que nous mettons beaucoup trop de temps. On perd du terrain, et on inquiète aussi d’une certaine manière en n’étant pas capables de sortir une équipe et un gouvernement. Donc oui, nous avons notre part de responsabilité » dans la situation instable du pays, a mis en garde la députée écologiste.
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