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Comment Coca-Cola a bafoué ses promesses de transparence dans les contrats de recherche

Une étude révèle que la multinationale aménage de multiples clauses pour exercer une influence sur les travaux scientifiques qu’elle sponsorise.

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Publié le 08 mai 2019 à 01h00, modifié le 08 mai 2019 à 14h16

Temps de Lecture 6 min.

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Bouteilles de Coca-Cola dans un supermarché de Pittsburgh (Pennsylvanie).

Il est recommandé de « toujours lire les petits caractères ». Un conseil avisé, surtout quand on signe un contrat de recherche avec Coca-Cola. C’est sous ce titre malicieux qu’une étude académique explosive a été publiée mercredi 8 mai dans le Journal of Public Health Policy, une revue spécialisée en santé publique. Explosive car elle raconte, preuves à l’appui, que contrairement à ses engagements publics, la multinationale du soda se réserve le droit d’empêcher la publication de tout résultat qui lui déplairait.

Agroalimentaire, pesticides ou chimie : il est exceptionnel de pouvoir accéder aux contrats liant des scientifiques à des sociétés mises en difficulté par l’accumulation de preuves sur la nocivité de leurs produits. Depuis la fin des années 2000, ceux de Coca-Cola sont mis en cause dans l’épidémie mondiale d’obésité et de diabète. Bien que sa vocation ne soit pas la production de connaissances scientifiques mais le commerce de sodas et de boissons sucrées, la multinationale américaine s’engage alors dans un vaste programme de financement d’activités et d’études scientifiques. Son objectif : détourner l’attention du rôle de la consommation de sucre en mettant l’accent sur le manque d’activité physique.

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Menés par Sarah Steele, professeure de droit en santé publique au Jesus College de l’Université de Cambridge (Royaume-Uni), les auteurs de l’étude ont pu examiner cinq contrats conclus entre Coca-Cola et des universitaires américains et canadiens de renom. La firme, résume Mme Steele, « s’y réserve le droit d’interrompre les contrats sans motif ». Or « les clauses et conditions de ces contrats ne sont pas cohérentes avec les déclarations faites par Coca-Cola sur son site Internet ».

Série d’engagements

Fin 2015, sous la pression publique, la multinationale du soda avait en effet énoncé une série d’engagements concernant les travaux scientifiques qu’elle sponsorise. Elle assure désormais que les chercheurs sous contrat avec elle doivent avoir « la maîtrise totale de la conception de l’étude, de son exécution, de la collecte, de l’analyse et de l’interprétation des données » qu’ils sont « encouragés à publier ». Elle y certifie n’avoir « en aucun cas » le droit « d’empêcher la publication des résultats ». C’est en voulant vérifier si ces promesses de transparence étaient reflétées dans ses contrats de recherche que Sarah Steele et ses collègues ont constaté que Coca-Cola les avaient bafouées.

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