![De gauche à droite, Markus Söder, Angela Merkel et Armin Laschet lors du dernier meeting de campagne de la CDU-CSU à Munich, en Allemagne, le 24 septembre 2021.](https://cdn.statically.io/img/img.lemde.fr/2021/09/25/0/0/6544/5235/664/0/75/0/944f3d5_476996652-le-monde-ingmar-bjoern-nolting-16.jpg)
En fin de campagne électorale, il faut aller droit au but. Trouver l’argument massue qui ralliera les indécis et convaincra les hésitants. C’est d’autant plus nécessaire quand l’issue du match est incertaine et que tout peut se jouer à une poignée de voix près.
Vendredi 24 septembre, à deux jours des élections législatives allemandes, l’état-major de la CDU-CSU est donc allé droit au but. Certes, tous les sondages continuent de donner le SPD en tête, autour de 25 % des voix, mais l’écart se réduit : dans le sondage de l’Institut Allensbach publié vendredi, la CDU-CSU n’est plus qu’à un point derrière.
« C’est serré. Ça n’a jamais été aussi serré. Mais vous allez voir, mes amis : dimanche, nous renverserons le match et la CDU-CSU sera numéro un en Allemagne ! », a lancé Markus Söder, le chef des conservateurs bavarois, depuis l’estrade d’un Biergarten (« jardin à bière ») de Munich, vendredi après-midi.
Menace d’un « gouvernement rouge-vert »
Ces quelques points qui peuvent faire toute la différence et transformer une débâcle historique en victoire à la Pyrrhus, les conservateurs ont décidé de les arracher en recyclant l’argument utilisé par Konrad Adenauer sur ses affiches en 1957 : « Keine Experimente ! » (« pas d’aventure ! »). En l’occurrence : « Pas d’aventure rouge-rouge-verte », autrement dit pas de gouvernement dirigé par le social-démocrate Olaf Scholz, avec les Verts et le parti de gauche Die Linke. Un gouvernement qui « anesthésierait » l’Allemagne au lieu de la « stimuler » la plongerait dans « des montagnes de dettes » et entraînerait « une hausse vertigineuse du chômage ».
![Décoration de table lors du dernier meeting de campagne de la CDU-CSU à Munich, en Allemagne, le 24 septembre 2021.](https://cdn.statically.io/img/img.lemde.fr/2021/09/25/0/0/5030/4024/664/0/75/0/dcba3d1_432576486-le-monde-ingmar-bjoern-nolting-24.jpg)
Face au « danger d’un coup de barre à gauche », et à « l’insécurité » que provoquerait l’entrée au gouvernement de Die Linke, « qui n’est autre que l’ancien parti communiste est-allemand auquel on a donné un autre nom », dira Armin Laschet, la CDU-CSU incarne la « stabilité », la « solidité », la « fiabilité ». Avec elle, aucun risque de se voir « exproprié », aucun risque de voir « notre Bundeswehr [armée nationale] pas soutenue ».
Trois jours après avoir invité Armin Laschet à participer à une réunion publique dans sa circonscription des bords de la Baltique, Angela Merkel est revenue le soutenir, vendredi à Munich, avec le même argument : « Pour que l’Allemagne reste stable, Armin Laschet doit devenir chancelier fédéral. » « Pouvez-vous imaginer un gouvernement rouge-vert ? Non, ce n’est pas notre politique », a poursuivi la chancelière, disant craindre que la politique d’Olaf Scholz conduise à une « Union européenne de la dette » et fasse fuir les entreprises allemandes en Autriche ou aux Pays-Bas.
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