![Les trois candidats à la chancellerie, lors du troisième débat télévisé, à Berlin, le 19 septembre 2021.](https://cdn.statically.io/img/img.lemde.fr/2021/09/20/0/0/7800/5304/664/0/75/0/c3ce711_641913542-085574.jpg)
Le prochain gouvernement allemand sera-t-il composé de rouge et de vert ? A une semaine des élections législatives du 26 septembre, une chose est en tout cas certaine : les sociaux-démocrates et les écologistes sont prêts à gouverner ensemble. Tel est le principal enseignement du débat qui a opposé les trois candidats à la chancellerie, dimanche 19 septembre, sur les chaînes ProSieben, Sat 1 et Kabel Eins. Un débat qui fut essentiellement un match à deux contre un. Avec, d’un côté, Olaf Scholz (SPD) et Annalena Baerbock (Verts), qui se sont ménagés l’un l’autre. Et, en face, Armin Laschet (CDU-CSU), qui est apparu le plus souvent sur la défensive.
Certes, la place importante accordée aux thématiques économiques et sociales lors de ce dernier débat à trois ne pouvait que favoriser une telle configuration : dans ce domaine, le SPD et les Verts ont en effet des revendications communes, comme l’augmentation du salaire minimum à 12 euros brut de l’heure (au lieu de 9,60 euros aujourd’hui) ou la hausse de la fiscalité sur les hauts revenus, deux mesures auxquelles s’oppose la CDU-CSU. Il n’était donc pas étonnant qu’Annalena Baerbock et Olaf Scholz apparaissent assez proches l’un de l’autre. Reste que tous deux ont surtout saisi l’occasion pour mettre en accusation leur adversaire conservateur. « Ce qui m’importe, moi, c’est la dignité des citoyens, et c’est peut-être ce qui nous différencie, M. Laschet », lui a lancé le candidat du SPD, que l’on n’avait pas vu aussi mordant lors des précédents « triels » télévisés. « Vous voulez faire des cadeaux aux riches », a surenchéri la présidente des Verts.
Les libéraux courtisés
La deuxième partie du débat, consacrée à la lutte contre le réchauffement climatique, aurait pu donner lieu à un échange plus équilibré. Ce ne fut pas le cas. Après avoir renvoyé ses deux adversaires dos à dos en rappelant que la Cour constitutionnelle de Karlsruhe a retoqué la « loi climat » adoptée par la grande coalition SPD - CDU-CSU d’Angela Merkel, Annalena Baerbock a choisi de cibler plus directement le candidat conservateur : « Je me demande ce qui ne va pas chez vous, M. Laschet », lui a-t-elle sèchement répliqué après que celui-ci eut soutenu que l’Allemagne aurait dû fermer ses centrales à charbon avant ses centrales nucléaires. Soit exactement l’inverse de ce qui a été décidé en 2011, au lendemain de la catastrophe de Fukushima, par Angela Merkel, dont M. Laschet est pourtant le successeur à la tête de la CDU.
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