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« Nos décisions collectives et individuelles ne doivent plus se concentrer sur la recherche de la croissance, mais sur une recherche de résilience »

Les trois économistes Anna Creti, Philippe Delacote et Philippe Quirion définissent, dans une tribune au « Monde », les principes d’une « économie de la résilience », où l’exposition aux risques est réduite, la capacité de réaction aux chocs est prioritaire, et où les plus vulnérables seraient protégés dans les domaines essentiels.

Publié le 08 juillet 2024 à 06h00 Temps de Lecture 3 min.

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Changement climatique et événements météorologiques extrêmes, effondrement de la biodiversité, risques géopolitiques, catastrophes sanitaires… Les crises auxquelles nous sommes confrontés sont nombreuses, interconnectées, et vont certainement s’intensifier dans un avenir proche. Le terme de « polycrise » est ainsi utilisé dans le rapport sur les risques mondiaux 2023 du Forum économique mondial pour expliquer comment « les risques actuels et futurs peuvent également interagir les uns avec les autres pour former une “polycrise” – un ensemble de risques mondiaux connexes aux effets cumulatifs, de sorte que l’impact global dépasse la somme de chaque partie ». Les formations politiques qui gouverneront la France, quelles qu’elles soient, devont y faire face.

Depuis la fin de la seconde guerre mondiale, nos sociétés reposent sur un paradigme de la croissance ; c’est l’objectif qui sous-tend un grand nombre de nos décisions économiques et politiques, trop souvent au détriment de nos écosystèmes. A cette course effrénée, nous opposons l’idée d’une économie de la résilience, qui permettrait de dépasser le débat stérile entre supposée croissance verte et décroissance. Les principes d’une économie de la résilience pourraient définir un système où l’exposition aux risques est réduite, où la capacité de réaction aux chocs multiples est importante, et où les plus vulnérables seraient protégés dans les domaines essentiels.

D’abord, réduire l’exposition aux risques implique d’avoir une économie sobre en ressources, en particulier fossiles. En effet, la survenance de ces risques multiples est en grande partie induite par la nature vorace et la non-soutenabilité du modèle de développement actuel. De profondes mutations de ce modèle sont donc inévitables, telles que le développement des énergies renouvelables, le désinvestissement des énergies fossiles et l’efficacité énergétique ; la réduction de l’exposition aux risques ne peut ainsi se faire que de manière complémentaire à l’atténuation du changement climatique et la conservation de nos écosystèmes.

Des chaînes de valeur robustes et adaptables

De plus, notre dépendance aux ressources nous expose aux aléas climatiques et géopolitiques, alors que la sobriété a le potentiel de nous rendre moins exposés aux crises. Du point de vue de la production, le développement et la mise à l’échelle des « low techs » apparaît comme une piste intéressante ; du point de vue de la consommation, la mise en œuvre d’une économie de la fonctionnalité plutôt qu’une économie du bien apparaît comme une trajectoire possible.

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