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« Après les législatives, l’attente des milieux économiques tient désormais en deux mots : stabilité et visibilité »

Alors que le second tour des élections vient de s’achever, certains patrons en sont à espérer une coalition parlementaire allant de LR au PS et aux Ecologistes, en passant par les partis de la majorité présidentielle. Un scénario assez improbable, explique, dans sa chronique, Jean-Michel Bezat, journaliste économique au « Monde ».

Publié le 08 juillet 2024 à 04h30, modifié le 08 juillet 2024 à 07h31 Temps de Lecture 3 min.

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La victoire du Rassemblement national après son raz de marée du premier tour des élections législatives, dimanche 30 juin, était tant attendue que l’on s’interrogeait déjà sur le pragmatisme du président du parti d’extrême droite, une fois nommé à Matignon. « Jordan Bardella va-t-il se “méloniser”, et est-il “mélonisable” ? », se demandait un grand banquier de la place de Paris, en rappelant le rôle modérateur de Mario Draghi, ex-patron de la Banque centrale européenne (BCE) et sauveur de l’euro en 2012, auprès de Giorgia Meloni, la présidente du conseil italien, issue d’un parti post-fasciste. « Je cherche le Draghi de Bardella, mais je ne le trouve pas », confiait-il.

Une quête sans doute inutile… Un autre scénario se dessine, qui ne laisse pas d’inquiéter les milieux économiques : un virage en tête du Nouveau Front populaire (NFP) et trois blocs prêts à se neutraliser au Palais-Bourbon. Et si le pays était ingouvernable, les réformes encalminées, le marché de l’emploi déprimé, l’attractivité amoindrie pour les investisseurs étrangers ? Si la France, déjà dégradée par les agences de notation et épinglée par la Commission européenne pour dette et déficit excessifs, était de surcroît attaquée sur les marchés sans être défendue par la BCE ?

Restés à l’écart du déferlement de critiques contre le président de la République, les chefs d’entreprise et les investisseurs le créditent d’un bilan honorable au cours de son « septennat » 2017-2024. Bon an mal an, Emmanuel Macron a su naviguer entre la crise des « gilets jaunes », la pandémie de Covid-19, le retour d’une forte inflation et la guerre en Ukraine. Ils mettent aussi à son crédit la création de 2 millions d’emplois, la constance de sa politique de l’offre et sa philosophie « probusiness », nuancés par un bémol sur la maîtrise des dépenses publiques, qui n’a jamais été une priorité macronienne.

« Ligne rouge »

L’attente des milieux économiques tient désormais en deux mots : stabilité et visibilité. Ils veulent au moins sauver les meubles des réformes acquises : la baisse de l’impôt sur les sociétés ramené dans la moyenne européenne de 25 % ; la suppression d’une partie de l’impôt de solidarité sur la fortune ; la « flat tax » de 30 % sur les revenus du capital ; l’amorce d’une réduction des impôts de production. Le Medef a aussi prévenu qu’une baisse des aides aux entreprises (réduction de charges, crédit d’impôt recherche, crédit d’impôt compétitivité emploi…) est une « ligne rouge ».

Les réformes sociales, comme celles des retraites, de l’assurance-chômage (suspendue par le gouvernement le 30 juin au soir) ou du marché du travail, ne doivent pas non plus passer par pertes et profits, plaident-ils ; pas plus que la relance de l’industrie, qui s’essouffle, le programme électronucléaire de six à quatorze réacteurs EPR, le déploiement des énergies renouvelables, le plan France 2030 doté de 54 milliards d’euros, dont plus de 20 milliards sont aujourd’hui gelés.

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