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« Le RN jette le doute sur la loyauté des binationaux qui seraient des demi-français »

En parlant d’exclure les binationaux de certains postes stratégiques, le RN oublie que la biculturalité est un atout au service des entreprises ou des administrations, souligne, dans une tribune au « Monde », le Franco-Australien Ross McInnes, président du géant aéronautique Safran.

Publié le 04 juillet 2024 à 11h00 Temps de Lecture 2 min.

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Le Rassemblement national (RN) a annoncé, pendant la campagne électorale précédant le premier tour des législatives, que certains postes « stratégiques » dans la fonction publique seraient interdits aux Français binationaux. Certains de ses éminents dirigeants sont allés plus loin en annonçant que seuls des « Franco-Français » pourraient être nommés ministres.

Regardons le fond de ce sujet. J’ai été depuis vingt-cinq ans et suis encore dirigeant, administrateur et président de plusieurs entreprises dont les activités sont légitimement considérées comme ayant un impact sur les intérêts souverains de la nation et ai donc eu à traiter ces problématiques.

Incontestablement, certains postes doivent être détenus par des citoyens français afin que les articles du code pénal (410 et 411 notamment) trouvent à s’appliquer, puisque seul un Français peut trahir la France, un étranger n’étant par essence pas concerné.

Le fait de posséder une seconde nationalité n’est pas en soi un risque particulier. On envisage toutes les formes de vulnérabilité de la personne concernée, la double nationalité pouvant être un facteur, mais c’est loin d’être le seul : des faiblesses liées à la situation familiale ou financière, voire des contacts avec des individus douteux peuvent constituer un risque. Ces situations concernent évidemment aussi, voire principalement, des Français « uninationaux » : l’interdiction de l’accès à certains postes à des Français binationaux ne répond nullement aux exigences légitimes de protection de nos intérêts.

Modération de façade

L’objectif des auteurs de cette proposition est évidemment ailleurs : il s’agit de jeter le doute sur la loyauté de ceux qui ont acquis la nationalité française et qui seraient des demi-Français. Beaucoup d’entre nous sommes devenus français par choix, par adhésion : il s’est agi d’un engagement fort et ardent…, on évoque parfois la ferveur du converti. Nous savons tout ce que nous devons à la France et souhaitons rendre à la nation, chacun à sa mesure, une part modeste de ce qu’elle nous a octroyé en acceptant notre naturalisation.

En outre, notre biculturalité est souvent un actif mis au service des entreprises ou des administrations dans lesquelles nous avons des responsabilités. Mettre en doute, a priori, cette loyauté est indigne, irresponsable et dangereux, puisque cela peut affaiblir l’intégration de ceux que l’on classe dans cette catégorie bâtarde. Nous devons au contraire favoriser l’intégration et profiter de la diversité qui constitue de tout temps un apport de ceux qui viennent d’ailleurs, ou dont les parents se sont installés en France.

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