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« Il faut soutenir une police démocratique et respectueuse des libertés privées et publiques »

La sociologue Laurence Proteau et le secrétaire général de la CGT-Intérieur-Police, Anthony Caillé, alertent, dans une tribune au « Monde », contre le risque d’une instrumentalisation politique de l’institution par l’extrême droite, et appellent à la défense d’une police démocratique et protectrice des citoyens.

Publié le 04 juillet 2024 à 05h45 Temps de Lecture 3 min.

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Nous refusons que l’institution policière – qui est un service public nécessaire dans une démocratie – soit instrumentalisée au profit de pouvoirs autoritaires et d’idéologies mortifères portées par une extrême droite héritière directe d’une idéologie raciste, fasciste et réactionnaire. Si demain ces pouvoirs ont autorité, la police comme institution démocratique au service des citoyennes et des citoyens sera portée disparue, ce qui aura de terribles conséquences sur l’exercice de nos libertés.

Il faut donc absolument soutenir une police démocratique et respectueuse des libertés privées et publiques. En effet, les amalgames et les caricatures qui construisent une figure repoussoir d’une police que l’on peut montrer du doigt, conspuer, rejeter d’un bloc ne sont pas un projet politique. Cette affirmation pourra sembler provocatrice tant on assimile police et violence, mais c’est une nécessité politique, aujourd’hui encore plus qu’auparavant, de penser la police dans sa diversité.

Il est urgent de rompre avec l’imagerie qui condamne toute une profession et construit une vision diabolique d’un service public pourtant absolument fondamental dans les démocraties : si nous n’avons pas un service public de police, nous aurons des milices incontrôlables et bien plus brutales et arbitraires que les violences et les errements policiers insupportables qu’il faut dénoncer sans relâche et punir sévèrement.

Revenir à la raison

La condamnation aveugle (« tout le monde déteste la police ») masque tout ce que les pratiques policières doivent à la politique : on tape sur les policiers alors qu’il faudrait taper plus encore sur les politiques autoritaires qui autorisent des pratiques policières de plus en plus antirépublicaines. Cette condamnation masque aussi les formes discrètes (et parfois plus directes) de résistance ou, du moins, de pratiques différentes que de nombreuses policières et policiers s’efforcent de mettre en œuvre.

LA police n’existe pas ! Il y a DES polices, autant de métiers qui n’ont rien à voir les uns avec les autres. Un CRS [un policier de la police nationale affecté à une compagnie républicaine de sécurité] n’est pas un OPJ [officier de police judiciaire] de la brigade financière, un patrouilleur n’est pas un voltigeur (BRAV-M [brigade de répression de l’action violente motocycliste]). Tous ne sont pas d’extrême droite, loin de là. Tous ne sont pas des brutes qui frappent, loin de là. Tous ne sont pas des ripoux, loin de là. Mais il est certain qu’un véritable service public de police doit exiger de ses agents et agentes une exemplarité républicaine et accepter le contrôle et les sanctions en cas de manquement au droit.

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