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Catherine Achin : « La conjoncture de crise a engendré une régression de la parité »

La politiste constate, dans un entretien au « Monde », que la parité est en baisse dans les candidatures pour le premier tour des élections législatives, le 30 juin, notamment au sein de la droite républicaine.

Propos recueillis par 

Publié le 28 juin 2024 à 10h00

Temps de Lecture 4 min.

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Catherine Achin, professeure de science politique à l’université Paris-Dauphine, est l’autrice, avec Sandrine Levêque, de Femmes en politique (La Découverte, 2006). Elle a dirigé, avec Laure Bereni, le Dictionnaire genre & science politique (Presses de Sciences Po, 2013).

Les femmes sont-elles aussi bien représentées que les hommes parmi les candidats aux élections législatives des 30 juin et 7 juillet ?

Cette année, la féminisation des candidatures est en recul par rapport aux élections législatives de 2022 : on ne recense que 41 % de femmes, contre 44,2 % il y a deux ans. Ce chiffre nous ramène dix-sept ans en arrière : c’était le pourcentage observé lors des législatives de 2007. Ce recul est sans doute le fruit de la précipitation liée à la dissolution : les partis, qui ont eu à peine une semaine pour déposer leurs candidatures, ont renoué avec leurs vieux réflexes. La conjoncture de crise a engendré une régression de la parité.

Qui sont, cette année, les bons et les mauvais élèves en matière d’égalité femmes-hommes ?

Il y a effectivement une grande disparité entre les formations politiques. Les bons élèves de la parité sont les partis de gauche : La France insoumise a investi 50 % de femmes, Europe Ecologie-Les Verts 49 %, le Parti socialiste [PS] et le Parti communiste français 45 %. Renaissance, qui présente cette année 51 % de femmes, et le Rassemblement national [RN], qui en a investi 47 %, se sont, eux aussi, placés dans des logiques paritaires.

Les mauvais élèves, aujourd’hui comme hier, sont les partis de droite : Les Républicains [LR] n’ont que 31 % de candidates, l’Union des démocrates et indépendants 32 % – on est donc très loin de la parité. Quant aux « amis d’Eric Ciotti », ce sont essentiellement des hommes : cette étiquette ne concerne que onze femmes sur cinquante-neuf candidats (18,6 %) ! Aux législatives, LR, qui compte beaucoup de notables locaux, contourne systématiquement la parité.

Quelles sont les sanctions en cas de non-respect du principe paritaire ?

Après la révision constitutionnelle de 1999, la loi du 6 juin 2000 a instauré des mesures contraignantes pour les élections au scrutin de liste proportionnel : les listes doivent désormais comprendre, en alternance, autant de femmes que d’hommes – c’est le cas lors des élections européennes ou régionales. Pour les législatives, qui se déroulent au scrutin uninominal, la parité est plus complexe à mettre en œuvre, puisqu’il y a, dans chaque circonscription, un seul candidat par parti : la loi prévoit donc des mesures « incitatives ».

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