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« L’expérience de Bolsonaro au Brésil montre que la victoire de l’extrême droite n’est jamais anodine »

Alors que le Rassemblement national pourrait sortir vainqueur du second tour des élections législatives, les quatre années de Jair Bolsonaro au pouvoir au Brésil montrent qu’expérimenter l’extrême droite n’est jamais anodin.

Publié le 04 juillet 2024 à 07h00, modifié le 04 juillet 2024 à 07h54 Temps de Lecture 3 min. Read in English

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Jordan Bardella et Jair Bolsonaro ont un point commun, leurs initiales, « J. B. ». Mais ce n’est pas le seul. Le Français, âgé de 28 ans, et son aîné brésilien, 69 ans, partagent des origines italiennes (piémontaises pour le premier, vénètes pour le second), une haute taille, une ascension météorique vers le pouvoir et, surtout, une orientation politique assumée à l’extrême droite.

On pourra souligner tout ce qui distingue les histoires politiques et les institutions des deux pays, ainsi que les personnalités de ces deux fauves politiques. Mais alors que le Rassemblement national (RN) menace de l’emporter aux législatives en France, il apparaît utile d’avoir en mémoire les effets d’une arrivée de l’extrême droite au pouvoir dans d’autres pays. Le rapprochement a souvent été fait entre la situation française et celle de pays de l’Occident proche (l’Italie de Giorgia Meloni, la Hongrie de Viktor Orban) et plus lointain (les Etats-Unis de Donald Trump). Rarement avec le Sud global.

« Dégagisme » généralisé

Sur bien des aspects, la France de 2024 ressemble au Brésil de 2018, année de la victoire écrasante à la présidentielle de Jair Bolsonaro avec 55,1 % des voix. Plusieurs phénomènes similaires sont à l’œuvre dans ces deux pays très éloignés, mais qui partagent 730 kilomètres de frontière en Guyane.

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Il y a d’abord ce « dégagisme » généralisé, nourri par un rejet du système. En 2018, le Brésil jetait un regard désabusé sur sa jeune démocratie, frappée par la crise économique, la corruption et l’insécurité. Le capitaine Bolsonaro eut alors beau jeu de se présenter en homme neuf, en justicier, en candidat antisystème, en dépit de ses sept mandats successifs comme député.

France et Brésil se cherchent des boucs émissaires, et les trouvent. Pour Bolsonaro, élu grâce au soutien du trio agronégoce-évangéliques-militaires, l’ennemi est intérieur, incarné par les « communistes », les sans-terre, les LGBT et les indigènes. Pour Bardella, héritier des Le Pen, obsédé par l’« invasion » migratoire et la « menace islamiste », le péril vient de l’étranger. Les deux « J. B. » dominent la bataille des idées grâce à leur maîtrise des réseaux sociaux, WhatsApp pour le Brésilien, TikTok pour le Français.

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D’un côté comme de l’autre de l’Atlantique, les digues sautent. De grands médias mais aussi de grands patrons, tels le milliardaire breton Vincent Bolloré à Paris ou le magnat de la grande distribution paulista Abilio Diniz, ont affiché leur soutien à l’extrême droite. Cette dernière attire de larges pans de l’électorat populaire, mais aussi et surtout de cette décisive classe moyenne basse, appauvrie et déclassée. En 2018, Jair Bolsonaro y aurait obtenu autour de 63 % des voix, selon l’institut Datafolha.

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