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DREUX : appelez-moi Françoise

Par HUBERT BELLANGER

Publié le 19 mars 1977 à 00h00, modifié le 19 mars 1977 à 00h00

Temps de Lecture 2 min.

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Dreux. - Mlle Françoise Gaspard avait quinze ans en septembre 1960 lorsque, sous ses fenêtres, fut enterré au cimetière de Dreux le vieux maire radical-socialiste nonagénaire. Maurice Viollette, qui avait fait de sa ville, en soixante ans de vie parlementaire et municipale, une forteresse imprenable de la gauche. De ce jour peut-être datent les ambitions politiques de la jeune femme.

Sur la tombe de Maurice Viollette, dès lundi matin, elle est allée avec ses colistiers dépose une gerbe de fleurs rouges, voulant ainsi marquer une continuité et la revanche du destin après une absence de douze ans de la gauche à la mairie de Dreux.

Cependant, bien que des craquements se soient fait récemment sentir dans l'équipe en place, personne n'avait sérieusement envisagé l'effondrement qui fit tomber de 62 à 45 % le pourcentage du maire, M. Jean Cauchon, sénateur C.D.S., qui continuait de prodiguer sourires et marques de sympathie à l'ensemble de la population. Comme il y a douze ans, le renversement de tendance politique s'est effectué à la surprise générale.

Les candidats de la liste d'union de la gauche eux-mêmes, après une campagne soutenue, dont le folklore n'était pas exclu, n'espéraient pas un tel exploit.

Il faut dire qu'un afflux de nouveaux électeurs descendus des plateaux nord et sud furent pencher la balance, le centre-ville, moins enclin au changement, ne pouvant plus équilibrer les H.L.M. de cette ville ouvrière où le chômage cause depuis longtemps des ravages.

Une jeune femme socialiste à la mairie ? Qu'est-ce qui va changer ? Les Drouais savent que leur ville est la plus imposée du département et qu'elle le restera. Il y eut tant à faire depuis une vingtaine d'années ! Le style municipal, qui s'était beaucoup rajeuni, va évoluer encore.

À un haut fonctionnaire de la municipalité qui s'inquiétait de l'appellation à donner à la nouvelle élue, madame ou mademoiselle, elle a répondu ingénument :

" Appelez-moi Françoise.

- Que faudra-t-il servir au salon après l'élection de la municipalité, demanda-t-il encore, du Champagne, comme d'habitude ?

- Des jus de fruits pour tout le monde. "

Des problèmes plus difficiles à résoudre, il n'en manquera pas dans cette ville qui a grandi très rapidement, d'autant plus que la jeune agrégée d'histoire, qui termine ses études à l'École nationale d'administration, ne pourra pas résider en permanence à Dreux. Elle a choisi le tribunal administratif et espère recevoir un poste dans la région parisienne.

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