Littérature

Nos étés avec Pagnol

L’œuvre de Marcel Pagnol est nourrie de ses origines méridionales. Les « Souvenirs d’enfance » ont pour royaume les collines de l’arrière-pays d’Aubagne. Balade dans ses pas, avec pour guides son petit-fils Nicolas et d’autres passionnés.
Marie Chaudey
Publié le 04/07/2024 à 09h22, mis à jour le 04/07/2024 à 09h22 • Lecture 10 min.
Article réservé aux abonnés

• MAITE BALDI POUR LA VIE

Il est tôt, mais le soleil tape déjà dur, et la petite route grimpe raide. Sur la gauche, après le gros figuier où l’on accrochait la lampe-tempête, voici que surgit enfin « l’asile des vacances » : la fameuse Bastide neuve, telle que Marcel Pagnol l’a connue pendant six étés de sa jeunesse, entre 1904 et 1910. « Déjà neuve depuis bien longtemps » à l’époque…

La modeste bicoque somnole aujourd’hui derrière ses volets bleus, et se moque bien des villas chichiteuses qui ont essaimé alentour depuis un siècle. Elle est la plus précieuse, hors catégorie, puisque à jamais magnifiée dans les pages d’un des écrivains français les plus populaires.

Havre bien réel mais aussi héroïne des Souvenirs d’enfance – écrits à partir de 1957 –, elle accueillait pour les vacances l’instituteur Joseph Pagnol, son épouse Augustine et leur petite famille, dont Marcel était l’aîné. Sans oublier l’oncle Jules et la tante Rose, qui partageaient le loyer de l’endroit – 80 francs par an, soit quatre louis d’or. Une vraie somme pour des gens modestes.

Et ensuite c’est la garrigue

Nous sommes sur le territoire de la commune d’Allauch, qui jouxte Marseille, plus précisément au hameau des Bellons, où se trouvait en contrebas – on aperçoit son toit de tuiles rondes depuis le chemin – la ferme du cher copain d’enfance de Marcel, l’intrépide Lili, le petit paysan de trois ans son cadet, qui l’entraînait dans ses interminables vagabondages. La Bastide neuve était alors « la dernière maison avant les collines » – elle est désormais l’avant-dernière… Juste un champ d’oliviers en terrasses, et ensuite c’est la garrigue : un vaste périmètre resté sauvage, des sentiers qui serpentent entre les rochers et les bouquets de petits chênes kermès, les touffes de romarin et de vipérine, et le si joliment nommé vallon de Passe-Temps, qui cache lièvres et perdrix. Soit un formidable terrain de jeux, baigné de « la rumeur cuivrée des cigales ».

Offre 100% Numérique

abo

1€

le premier mois,
puis 5,50€ / mois

sans engagement

Déja Abonné ? Se connecter
Marie Chaudey

Abonnez-vous à partir de 1€ le premier mois

J'en profite