![Erri De Luca](https://cdn.statically.io/img/medias.lavie.fr/api/v1/images/view/667a8420896f723f830fb6e9/width_1000/image.jpg)
Ces deux-là avaient très peu de chance de se rencontrer. Et pourtant les voici réunis sous l’abri intime d’une tente, dans le froid glacial d’une nuit en pleine montagne, près d’une zone frontalière. Lui est un ancien horloger, un vieil homme solitaire, qui aime se retirer du monde pour venir vivre au rythme de la nature. Elle est une jeune tsigane en fuite, après avoir refusé le mariage avec un homme beaucoup plus âgé – elle a son père aux trousses, qui veut laver l’honneur de la famille, et n’a donc aucune autre issue que l’exil. Le vieil homme va prendre la farouche jeune fille sous sa protection, dans un élan généreux plein de curiosité. En faisant fi des préjugés.
Les deux personnages n’ont pas de nom, héros d’un conte universel qui nous parle de la rencontre toujours possible, de l’ouverture à l’autre, de la fraternité, thèmes auxquels l’écrivain italien fait la part belle dans ses œuvres et son engagement personnel. Mais il surprend ici son lecteur par la forme du récit : un dialogue direct entre l’homme âgé et la jeune vagabonde qui a surgi des ténèbres.
Un lien unique
Nous les découvrons en même temps qu’ils se découvrent l’un l’autre : celui qui lit des livres, et celle qui lit des mains… En accomplissant les gestes du quotidien – faire fondre la neige et cuire le riz –, ils vont s’apprivoiser au fil des heures, échapper aux dangers, nouer un lien unique, ni filial ni
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