Cinéma

Jonathan Millet : « Le réel est un levier de création formidable »

Tout à la fois passionnant film d’espionnage inspiré de faits réels, histoire d’un deuil difficile et d’une quête de justice, les Fantômes, de Jonathan Millet, vient clore une trilogie sur les êtres de l’ombre que sont les migrants.
Frédéric Theobald
Publié le 03/07/2024 à 14h28, mis à jour le 03/07/2024 à 14h28 • Lecture 5 min.
Après des études de philosophie, Jonathan Millet part de longues années filmer des pays lointains ou inaccessibles, pour des banques de données d’images. Les Fantômes est son premier long métrage de fiction.

Après des études de philosophie, Jonathan Millet part de longues années filmer des pays lointains ou inaccessibles, pour des banques de données d’images. Les Fantômes est son premier long métrage de fiction. • LÉA CRESPI POUR LA VIE

Il nous reçoit à son « bureau », une table à l’écart dans un café du côté de Pigalle. C’est là qu’il a écrit le scénario des Fantômes, présenté à la Semaine de la critique à Cannes. Un remarquable premier long métrage de fiction, mais pas son premier film. Depuis ses 17 ans, Jonathan Millet regarde le monde à travers l’œilleton d’une caméra. Il aurait alors pu choisir de suivre des études de cinéma, mais il a en tête ces maîtres qui sont venus au 7e art en apportant chacun « un bagage qui leur était propre : Fritz Lang venait de l’architecture, Kubrick, de la photo, Lynch, de la peinture… ».

Lui veut courir le monde, voyager, se frotter à des langues, des récits multiples. Une manière de prolonger une existence nomade déjà expérimentée aux côtés de son père, architecte naval. « Il construisait des prototypes de catamarans sur lesquels il naviguait une fois construits, raconte-t-il. Je le rejoignais parfois entre les Antilles et le Brésil. Le reste du temps, mes parents étant divorcés, je vivais avec ma mère, qui elle travaillait dans le social, en Haute-Savoie. » À la maison, pas de télévision. Chaque film vu constitue alors une expérience unique. « J’ai l’impression que cette rareté stimulait mon imaginaire, j’essayais de me souvenir des plans et de reconstituer le film dans ma tête. »

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