Législatives

Jacques-Benoît Rauscher : « La légitime pluralité politique chez les catholiques doit être une invitation à débattre »

De quel discernement faire preuve à la veille du second tour des élections législatives ? Le dominicain Jacques-Benoît Rauscher appelle les chrétiens à l’unité et rappelle l’enseignement biblique en matière d’accueil des étrangers, une question qui divise les catholiques.
Par Henrik Lindell
Publié le 02/07/2024 à 15h56, mis à jour le 02/07/2024 à 15h56 • Lecture 8 min.
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FRANCE - JACQUES BENOIT RAUSCHER

Jacques-Benoît Rauscher : « Dans les Évangiles, le Christ laisse toujours à ses interlocuteurs une part de responsabilité dans les choix qu’ils font.» • CORINNE SIMON / HANS LUCAS

Jacques-Benoît Rauscher est frère dominicain. Agrégé de sciences économiques et sociales, il enseigne la théologie morale à l'Université catholique de Lyon. Il a publié plusieurs livres remarqués comme L’Église catholique est-elle anticapitaliste (Presses de Sciences Po, 2019) et Découvrez la Doctrine sociale de l’Église avant d’aller voter (Cerf, 2022). Il vient de publier Les frontières d’un discours. Les papes et l’accueil de l’étranger (Cerf, 2024).

Existe-t-il des repères dans la Bible pour nous aider à faire des choix politiques ?

Oui. Le premier principe fondamental est celui-ci : dans les Évangiles, le Christ laisse toujours à ses interlocuteurs une part de responsabilité dans les choix qu’ils font. Si on ne comprend pas ce principe, on risque de faire des versets des Évangiles des éléments d’un programme politique, ce qu’ils ne sont pas. La grande particularité du Christ est justement qu'il se départit de cette logique-là. L’autre grand principe est le respect de la dignité de l’autre. Notamment du plus petit. C’est le message central de l’Évangile et de la Bible dans son intégralité. 

La question pertinente que l’on doit se poser est : comment le respect du plus petit dans ma communauté éclaire-t-il mes choix ? On trouve ce principe surtout dans l’Ancien Testament, à travers la « trilogie des petits » que forment la veuve, l’orphelin et l’étranger. Les deux premiers sont les « petits » au sein du peuple, alors que l’étranger est le « petit » qui vient de l’extérieur. La Bible ne nous invite pas à être dans une espèce d’« universalisme » qui nierait la nécessité de se préoccuper des « petits » dans notre peuple, mais elle ne dit pas non plus qu’il faut que je ne m’occupe que de ceux qui m’entourent. Car il y a toujours une ouverture à l’universel.

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