[Dans les archives de la vie] Roland Dumas, l’ancien avocat et ministre controversé est mort

[Cet article a été initialement publié le 18/01/2001]

De sa voix restée claire, il dit sa combativité : « J’ai l’intention de me défendre. » Mais la lassitude affleure derrière la courtoisie. Roland Dumas admet aussi avoir traversé des moments difficiles. Pas facile pour l’un des plus hauts personnages de l’État de se voir compromis dans l’affaire Elf, le plus grand scandale politico-financier de la Ve République.

Pas facile pour ce bretteur infatigable d’avoir dû se résoudre, à force de pressions, à démissionner de la présidence du Conseil constitutionnel, il y a dix mois. Pas facile d’être aujourd’hui convoqué devant le tribunal correctionnel pour « complicité et recel d’abus de biens sociaux », comme un justiciable ordinaire. « J’ai d’abord été très atteint. J’ai senti le sol se dérober sous mes pas. Puis, peu à peu, avec l’affection des miens, les résolutions personnelles, j’ai remonté la pente. » Il n’en dira guère plus. Pas le temps de se répandre. Me Dumas, réinscrit au barreau de Paris, prépare sa défense. Il « ne veut pas gêner le bâtonnier », Jean-René Farthouat, qui le conseille. Mais il veut que ce procès soit le sien.

Le goût du secret

« J’ai péché par orgueil, confe