Design

Qu'est-ce que le « Gaudism », l'architecture organique inspirée par Antoni Gaudí ?

Le compte Instagram @gaudism.ai fait voyager à travers des paysages fantasmagoriques et colorés. Inspirés par l'œuvre d'Antoni Gaudí, ils sont conçus par intelligence artificielle. Nous avons rencontré Ariadna Giménez, la fondatrice du projet. 
Qu'estce que le « Gaudism » l'architecture organique inspire par Antoni Gaudí
© @gaudism.ai / Ariadna Giménez
L'œuvre d'Antoni Gaudí comme inspiration
© @gaudism.ai / Ariadna Giménez

Avec 115 000 followers, le compte Instagram gaudism.ai rencontre un certain succès. Les décors gaudistes qu'Ariadna Giménez répète à l'infini invitent à l'évasion dans un univers à la fois fantastique et artistique, puisque fondé sur l'œuvre d'Antoni Gaudi, célèbre architecte espagnol, à l'origine, notamment de la Sagrada Familia et du Parc Guell à Barcelone. Il est l'une des icônes du modernisme catalan, mouvement artistique proche de l'Art nouveau, entre la fin du XIXe et le début du XXe siècle. 

À tout juste 23 ans, Ariadna Gimenez, conceptrice visuelle, a créé le projet Gaudism seule, l'année dernière, après l'obtention d'un Master d'architecture avancée à Barcelone : « Je traversais un moment difficile, donc j'ai trouvé une échappatoire », explique-t-elle quant à la genèse de son projet. Elle s'est donc tournée vers l'outil d'intelligence artificielle (IA) Midjourney, en pleine expansion depuis quelques mois, notamment sur Instagram. « J'étais très intéressé de voir comment cet outil pouvait visualiser mes idées, alors j'ai commencé à l'expérimenter et Gaudism est né ». Passionnée par Gaudi, elle cite également volontiers Isamu Noguchi dans ses publications, sculpteur américain fasciné par les grottes.

© @gaudism.ai / Ariadna Giménez

AD : Pourquoi avoir choisi de travailler sur Gaudí ?
Ariadna Gimenez : L'architecture organique a toujours été mon style préféré, mais le travail de Gaudí représente encore plus que cela ; tout l'univers fantastique qu'il a créé invite au rêve et c'est l'élément que je voulais incorporer dans mon travail. Je pense que cet élément est d'autant plus pertinent dans une époque hyperconnectée et bruyante. Nous avons besoin d'espaces qui nous emmènent loin et nous invitent dans des paysages de rêve calmes et sereins.

Comment procédez-vous ? 
Lorsque j'ai commencé à expérimenter Midjourney, j'ai passé trois semaines très intenses à tester différentes possibilités textuelles, car le texte est la façon dont nous communiquons avec l'Intelligence Artificielle. C'est comme une conversation, mais au lieu d'obtenir une réponse écrite, nous obtenons une réponse visuelle. Depuis que j'ai trouvé mes mots-clés de base en août, ils sont restés les mêmes. Il ne me reste plus qu'à ajuster le contexte pour obtenir des résultats différents avec le même style.

Instagram content

This content can also be viewed on the site it originates from.

Qu'est-ce qui vous motive à créer une nouvelle œuvre ? 
Ce qui me motive, c'est de partager ma vision, de faire en sorte que les gens voient et comprennent le gaudisme ainsi que sa philosophie. Le fait que le projet ait reçu beaucoup d'attention en peu de temps s'explique, pour moi, par le besoin de ralentir et d'explorer différentes façons de vivre, différents types de maisons, de se sentir en paix à plusieurs niveaux, et spécifiquement de retourner vivre dans des grottes ; il y a un lien primitif très important avec la matérialité.

Comment choisissez-vous les résultats que vous donne l'Intelligence Artificielle ?
Je choisis en fonction des images qui conservent la même qualité visuelle et le même style, j'aime être répétitive pour installer vraiment le gaudisme comme un style.

© @gaudism.ai / Ariadna Giménez

Comment percevez-vous l'Intelligence Artificielle ? 
Je vois l'Intelligence Artificielle comme un outil qui va rester et les designers doivent toujours s'adapter. De l'écriture sur la pierre, au papier, au numérique... les outils évoluent toujours et cela continuera. Je suis d'accord avec le débat éthique qui entoure l'IA et la façon dont les bases de données référencent le travail des gens sans leur consentement, c'est très problématique et les outils d'IA devront aussi s'adapter pour devenir éthiquement corrects. Finalement, tout repose la façon dont on utilise un outil. Dans mon cas, j'essaie de contrôler cela en n'utilisant que des références naturelles et existantes.

© @gaudism.ai / Ariadna Giménez
© @gaudism.ai / Ariadna Giménez