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Stabat Mater (Szymanowski)

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Portrait de Stabat Mater

Le Stabat Mater op. 53 est une œuvre de Karol Szymanowski écrite en 1925-1926 pour soprano, alto et baryton, chœurs et orchestre.

L'œuvre utilise la traduction polonaise de Józef Jankowski (1865-1935) de l'hymne marial (Stabat Mater). Les 20 strophes sont réparties en six mouvements.

  1. Stała Matka bolejąca.. (Stabat mater dolorosa) pour soprano, chœurs et orchestre (strophes 1 à 4)
  2. I któż widział tak cierpiącą.. (Quis est homo qui non fleret) pour baryton, chœurs et orchestre (strophes 5 à 8)
  3. O Matko Źródło Wszechmiłości.. (O, Eia, Mater, fons amoris) pour soprano, alto, chœurs et orchestre (strophes 9 à 12)
  4. Spraw niech płaczę z Tobą razem.. (Fac me tecum pie flere) pour soprano, alto, chœurs a cappella (strophes 13 et 14)
  5. Panno słodka racz mozołem.. (Virgo virginum praeclara) pour baryton, chœurs et orchestre (strophes 15 à 18)
  6. Chrystus niech mi będzie grodem.. (Christe, cum sit hinc exire) pour soprano, alto, baryton, chœur et orchestre (strophes 19 et 20)

Il s'agit de la première composition de Szymanowski reposant sur un texte liturgique. Elle a été écrite durant la période nationaliste tardive du musicien (1922-1937), caractérisée par l'utilisation de rythmes et de mélodies polonaises. Au retour de son voyage à Zakopane en 1922, Szymanowski écrivit, à propos de la musique traditionnelle polonaise : "[celle-ci] est rendue vivante par sa proximité avec la nature, par sa force, par l'expression de sentiments directs, par sa pureté raciale" [1]. L'association d'éléments musicaux polonais avec le texte liturgique du Stabat Mater est unique, témoignant d'une réflexion du compositeur sur ses convictions nationalistes.

Elle a été écrite pour soprano, alto, baryton, chœurs et orchestre (flûtes, hautbois, clarinettes, bassons, par deux, quatre cors, deux trompettes, percussions, harpe, cordes et orgue). Son exécution demande un peu moins d'une demi-heure.

L'œuvre est initialement une commande de 1924 de la Princesse Edmond de Polignac (1890-1927) qui demandait « une pièce pour solistes, chœurs et orchestre (avec peut-être des textes en polonais – une sorte de requiem polonais »[2]. Teresa Chylińska a indiqué certaines intentions de Szymanowski pour l'œuvre: « Une sorte de requiem paysan – quelque chose de rural et ecclésiastique, naïf dans la foi, une espèce de prière pour les âmes – un mélange de religion pour simples d'esprit, de paganisme et de réalisme paysan austère »[3]. Szymanowski et la princesse de Polignac se perdent de vue et la commande n'est plus d'actualité. Elle est remise à l'ordre du jour quelques mois plus tard lorsqu'un industriel de Varsovie, Bronisław Krystall, fait une commande à Szymanowski pour une œuvre à la mémoire de sa dernière femme. De plus, la nièce du musicien, Alusia Bartoszewiczówna, décède en . Il tente alors de consoler sa sœur, songeant à dédicacer son œuvre à la mère chagrinée[4]. Des circonstances extérieures ont également motivé son écriture, probablement d'ordre pécuniaire, même s'il n'existe pas de preuve de paiement pour son Stabat Mater[5].

La création en a été faite le à Varsovie sous la direction de Grzegorz Fitelberg. L'œuvre a été publiée aux éditions Universal en Autriche.

Szymanowski a choisi la traduction polonaise de Czesław Jankowski (1865-1935) du texte du Stabat Mater. Le texte original, en latin, du XIIIe siècle est dramatique dans son essence, celui de Jankowski beaucoup plus cru. Kornel Michałowski indique que le choix du compositeur résulte de la « naïveté de la version polonaise, son inhabituelle simplicité primitive presque populaire »[6].

Influences de la musique ancienne

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La composition de son Stabat Mater et contemporaine de l'étude, par Szymanowski, des musiques anciennes, incluant celles du temps de Palestrina et antérieures et celles des vieux chants religieux polonais[7]. L'influence est visible sur plusieurs caractéristiques : mouvements parallèles entre les voix, organisation modale ou utilisation de rythme particulièrement structuré (ostinato). Szymanowski a repris également deux thèmes mélodiques issus d'hymnes polonais : Święty Boże (Dieu sacré) et Gorzkie żale (tristesse amère)[8].

Musique traditionnelle

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Influencé par des compositeurs comme Igor Stravinsky ou Bela Bartók, Szymanowski commence à incorporer des thèmes de musique traditionnelle dans ses compositions durant sa période nationaliste (1922-1937). Dans les années précédents la composition de son Stabat Mater, le musicien a colligé dans un carnet des mélodies qu'il a écoutées durant ses visites de la région de Tatra, inspirant plusieurs de ses compositions ultérieures. Il a utilisé notamment, dans le Stabat Mater un mode, dit podhalean, version modifiée du mode lydien[9].

Références

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  1. Leon Pommers, "Polish Aspects of Szymanowski's Style" (Masters thesis, Queens College of the City University of NEw York, 1968), 30
  2. Samson, Jim. The Music of Szymanowski (New York: Taplinger Publishing, 1981), 180; cité par Zielinski, Richard. "Karol Szymanowski 1882-1937: The Father of Contemporary Polish Choral Music" Choral Journal, Sept 2005: 9.
  3. Zielinski, Richard. "Karol Szymanowski 1882-1937: The Father of Contemporary Polish Choral Music" Choral Journal, Sept 2005: 9
  4. Zielinski, 9.
  5. Belland, Douglas Keith. An examination of the Persichetti, Poulenc, and Szymanowski Stabat Mater settings with pertinent information on the text. Dissertation: University of Cincinnati, 1992
  6. Zielinski, 10.
  7. Zielinski, 14.
  8. Zielinski, 15.
  9. Zielinski, 19.

Bibliographie

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  • Belland, Douglas Keith, An examination of the Persichetti, Poulenc, and Szymanowski Stabat Mater settings with pertinent information on the text, Dissertation: University of Cincinnati, 1992.
  • Jeffers, Ron, "Stabat Mater", Translations and Annotations of Choral Repertoire, earthsongs, Corvallis, Oregon, 1988.
  • Saffer, Bernard Agnes, Sister, A stylistic analysis of Stabat mater for solo voices, mixed chorus and orchestra by Karol Szymanowski., Dissertation: University of Rochester, 1965.
  • Zielinski, R., Karol Szymanowski (1882-1937): The father of contemporary Polish choral music., Choral Journal No. 46, , 8-24.

Liens externes

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