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Nyctereutes

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Nyctereutes (du grec ancien : nyct- "nuit" et de ereutēs "vagabond") est un genre de carnivores caniformes de la famille des Canidae. Ce genre comprend les espèces actuelles et fossiles de chiens viverrins, également connues sous le nom japonais de tanuki. Dans la plupart des classifications, ce genre ne comprend généralement qu'une seule espèce actuelle : Nyctereutes procyonoides[1]. Mais des études récentes suggèrent que ce genre pourrait être divisé en deux espèces distinctes.

Description

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Caractéristiques

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Les espèces du genre Nyctereutes sont très reconnaissables à leur museau court, leur crâne rond et la forme de leurs molaires, en particulier le rapport entre M1 et M2. Les espèces actuelles sont reconnaissables comme des de petits renards longilignes, aux membres courts leur donnant un aspect trapu.

Considérées comme des carnivores opportunistes, se nourrissant de petits mammifères, de poissons, d'oiseaux et d'insectes, ainsi que de plantes occasionnelles, en particulier de racines. Leur régime alimentaire est principalement influencé par des facteurs environnementaux.

Espèces actuelles

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La plupart des organismes de classification donnent au genre Nyctereutes un genre monospécifique, avec pour seule espèce Nyctereutes procyonoides. Cependant, sur la base d’analyses morphologique, chromosomique et comportementale, certains scientifiques suggèrent que les populations de chiens viverrins présentes sur l’archipel japonais représentent une espèce à part entière, sous le nom de Nyctereutes viverrinus, différente de celle du continuant nommée Nyctereutes procyonoides[2]. Cette suggestion a été accepté par la American Society of Mammalogists[3], mais rejetée par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN)[2] ainsi que par la Mammal Species of the World (MSW)[4] sur la base de la forte plasticité chromosomique et comportementale du genre, même au sein des sous-espèces continentales.

Aujourd’hui encore, le statut même des sous-espèces est contesté. Certains suggèrent que le chien viverrin d’Hokkaido est issue de l’espèce continentale (Nyctereutes procyonoides albus), d’autres suggèrent qu’il serait de la sous espèce japonaise (Nyctereutes viverrinus albus).

Image Espèce Auteur Description Localisation Sous-espèces
Chien viverrin continental
Nyctereutes procyonoides
1834, Gray Il est caractérisé par une plus grande taille, un corps plus robuste et une fourrure plus épaisse. Asie continentale : Est de la Russie, Chine, Viêt nam, Corée, "Japon". Introduit en Europe N. p. procyonoides, N. p. koreensis, N. p. orestes, N. p. ussuriensis, "N. p. viverrinus", "N. p. albus"
Chien viverrin japonais
Nyctereutes. viverrinus
1838, Temminck Endémique du Japon, cette espèce se caractérise par une taille plus petite, une peau plus souple et une fourrure plus fine. Archipel japonais N. v. viverrinus, N. v. albus[3]

Phylogénie

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La position taxonomique du chien viverrin et par extension, le genre Nyctereutes, a fait l'objet de nombreuses révisions, compte tenu de sa morphologie particulière au sein des canidés. En 1880, Thomas Henry Huxley a proposé une parenté entre le chien viverrin et les « faux » renards d’Amérique du Sud sur la base de similitudes crâniennes et dentaires[5] En 1967, la biologiste Devra G. Kleiman a décrit des similitudes morphologiques et comportementales entre le chien viverrin et le renard à oreilles de chauve-souris, de par leur capacité a aisément se tolérer entre congénère et que les mâles de l'espèce positionnent leur queue en U inversé lorsqu'ils sont sexuellement excités[6]. Juliet Clutton-Brock l'a provisoirement placé parmi lycalopex, comprenant les renards des savanes d'Amérique du Sud, tout en admettant que sa position systématique était difficile à évaluer, car il ne présente aucune affinité avec d'autres canidés[7].

Le paléontologue Xiamoning Wang a également proposé que le chien viverrin soit étroitement lié à l'actuel renard des savane d'Amérique du Sud, en raison de la dentition similaire et du processus angulaire élargi de la mandibule ; d'autres études anatomiques sur la forme du cerveau des deux espèces sembleraient corroborer la parenté[8]. L'hypothèse d'un ancêtre commun à Nyctereutes et aux renards des savanes au Miocène supérieur en Amérique du Nord a été émise ; des restes de renards des savanes du Pliocène inférieur du Texas pourraient confirmer cette hypothèse. Et finalement, une étude phylogénétique proposée en 2005 sur la base du génome mitochondrial des canidés actuels montre que le genre Nyctereutes est en fait, un membre de la tribu des vulpini[9].

Évolution et registre fossile

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Fossile dans un musée du crâne de Nyctereutes megamastoides.
Fossile du crâne de Nyctereutes megamastoides au musée paléontologique de Zurich, en Suisse.

Le genre Nyctereutes a une histoire évolutive très ancienne, qui remonterai au Miocène supérieur (il y a environ 6 à 9 millions d'années). Il est probable que les premières espèces du genre aient migré à cette époque de l'Amérique du Nord vers l'Asie, en traversant le détroit de Béring comme de nombreux autres genres de canidé l’ont fait par la suite. Le plus ancien représentant connu a été découvert en Chine (N. tingi) ; de la taille d'un coyote, ce canidé s'est développé au Pliocène (jusqu'à 3 millions d'années) et s'est répandu en Asie pour donner naissance en Europe au très semblable N. donnezani, connu principalement dans le gisement de Perpignan[10]. Il s’agirait de la toute première espèce de canidé ayant quitté le continent américain.

Plus tard, des espèces plus évoluées sont apparues, comme N. sinensis en Chine et N. megamastoides en Europe, qui ont finalement donné naissance à l'espèce encore vivante N. procyonoides. Entre-temps, des individus du genre Nyctereutes ont atteint l'Afrique au Pliocène avec les espèces N. abdeslami et N. terblanchei, avant de s'éteindre au Pléistocène moyen (il y a environ 1 million d'années). L'espèce moderne, N. procyonoides, a survécu en Asie grâce à sa taille plus petite que celle de ses proches parents et à des adaptations de sa dentition qui l'ont conduit à un régime omnivore.

Espèces éteintes

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Notes et références

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  1. Mammal Species of the World (version 3, 2005), consulté lors d'une mise à jour du lien externe
  2. a et b (en) Nie, Wenhui; Jinhuan Wang; Polina Perelman; Alexander S. Graphodatsky; Fengtang Yang (November 2003). "Comparative chromosome painting defines the karyotypic relationships among the domestic dog, Chinese raccoon dog and Japanese raccoon dog". Chromosome Research. 11(8): 735–740.
  3. a et b (en) Sang-In Kim, Tatsuo Oshida, Hang Lee et Mi-Sook Min, « Evolutionary and biogeographical implications of variation in skull morphology of raccoon dogs ( Nyctereutes procyonoides , Mammalia: Carnivora) », Biological Journal of the Linnean Society, vol. 116, no 4,‎ , p. 856–872 (DOI 10.1111/bij.12629, lire en ligne, consulté le )
  4. Mammal species of the world: a taxonomic and geographic reference, Johns Hopkins University Press, (ISBN 978-0-8018-8221-0, 978-0-8018-8238-8 et 978-0-8018-8239-5, OCLC ocm57557352, lire en ligne)
  5. (en) Huxley T.H. (1880). On the cranial and dental characters of the Canidae. Proceedings of the Zoological Society of London, 1880, 238-288.
  6. (en) Kleimen, D. 1967, Some aspects of social behaviour in the Canidae, Am. Zool. 7:365-372
  7. (en) J. Clutton-Brock, G.G. Corbet e M. Hills, A review of the family Canidae, with a classification by numerical methods, in Bull. Brit. Mus. Nat. Hist., vol. 29, 1976, pp. 119–199. (Archive de l’url originale le 17 décembre 2013).
  8. (en) Dermitzakis MD, Van Der Geer AAE, Lyras GA (2004) The phylogenetic position of raccoon dogs: implications of their neuroanatomy. 5th International Symposium on Eastern Mediterranean Geology Thessaloniki, Greece, 14–20 April
  9. (en) Broad Sequencing Platform members, Kerstin Lindblad-Toh, Claire M Wade et Tarjei S. Mikkelsen, « Genome sequence, comparative analysis and haplotype structure of the domestic dog », Nature, vol. 438, no 7069,‎ , p. 803–819 (ISSN 0028-0836 et 1476-4687, DOI 10.1038/nature04338, lire en ligne, consulté le )
  10. Xiaoming Wang, Richard H. Tedford et Mauricio Antón, Dogs: their fossil relatives and evolutionary history, Columbia University Press, (ISBN 978-0-231-13528-3 et 978-0-231-50943-5, OCLC 185095648, lire en ligne)

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Article connexe

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  • (nl) Coenraad Jacob Temminck, « Tijdschrift voor Natuurlijke Geschiedenis en Physiologie », Te Leiden, bij S. en J. Luchtmans, vol. 5,‎ , p. 285 (lire en ligne, consulté le ).

Liens externes

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