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Carl Erickson

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Carl Erickson
Biographie
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Eric C, EricVoir et modifier les données sur Wikidata
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Carl Erickson, connu sous son pseudonyme de Eric dont il signe ses œuvres, est un illustrateur de mode américain, né en 1891 et mort en 1958. Il débute par la publicité, puis travaille principalement pour l'édition américaine de Vogue, après son installation à Paris avec sa femme, magazine avec lequel il collaborera pendant plus de 35 ans et réalisera de nombreuses couvertures à partir de 1930.

Carl Oscar August Erickson naît à Joliet en 1891, dans une famille d'origine suédoise[1]. Après des études dans une école d'art de Chicago, l'Academy of Fine Arts[note 1], Carl Erickson arrive à New York en 1914[2]. Il débute l'illustration de mode dans la publication Dry Goods Economist[note 2]. Travaillant comme illustrateur publicitaire indépendant pendant plus d'une décennie, il vend épisodiquement des illustrations au Vogue américain[2],[note 3]. Son style est alors conventionnel et très descriptif[3]. Il épouse l'illustratrice Lee Creelman en 1920, puis s'installent tous deux en France pour travailler à Paris, ce qui durera presque vingt ans[3] ; ils auront une fille, Charlotte[4].

Il collabore alors ponctuellement, avec sa femme devenue Lee Creelman Erickson, à l'édition française de Vogue, ou à la Gazette du Bon Ton[5]. Lee, américaine également, est alors plus connue que lui, plus influente[6] et travaille régulièrement pour le magazine de mode des États-Unis[7]. Mais en 1925, Carl est intégré à l'équipe des illustrateurs de Vogue[1] avec pour fonction de rendre compte de la mode française[8]. Dans les années à venir, il va, par ses créations, éclipser la réputation de sa femme[9].

Mais l'influence du Paris artistique se ressent de plus en plus dans son style[3]. Vers la fin des années 1920, Carl Erickson, qui signe maintenant « Eric », se met à la couleur[10] ; ses illustrations sont visibles plus régulièrement[3]. Durant les années qui vont suivre, son style va s'adoucir, et devenir plus souple, naturel, et expressif[11],[12] tout en conservant ce qui le définit, un style « descriptif[13] » ; il dessine lentement, apportant un soin important à ses réalisations[14]. C'est maintenant l'âge d'or de l'illustration de mode[8], le Vogue français prend de l'importance sous la direction de Michel de Brunhoff, l'édition américaine domine, et bientôt le Harper's Bazaar va devenir la référence des magazines de mode du milieu du siècle. En novembre 1930, il est publié pour la première fois en couverture du Vogue américain[15],[note 4] sous l'impulsion d'Edna Woolman Chase qui voulait des couvertures plus descriptives[1],[8] ; il va devenir, dans les années qui vont suivre, un illustrateur reconnu[3], collaborant les trois éditions du magazine avec que sont l'américaine, la française, et la britannique[4].

Inspiré par les expressionnistes[15] et les fauves, plus particulièrement Matisse[18], Edgar Degas, ou Toulouse-Lautrec[15], il côtoie au cours de sa carrière les illustrateurs Benito, le « très doué[1] » René Bouët-Willaumez dont il est le « rival[8] »[note 5] mais complémentaire dans son style[15], Christian Bérard[20], René Bouché après Guerre[21] dont il sera proche dans le style[22], ou encore le photographe Norman Parkinson avec lequel il est ami[1].

Carl Erickson dessine les créations de Jean Patou[23], Lucien Lelong[24], Dior[25], ou Schiaparelli[26], Jeanne Lanvin à son bureau[27], des scènes de la vie quotidienne ou de la vie mondaine[4],[28],[29],[30],[19] : c'est avant tout un illustrateur de « reportage » plus que de modèle, dessinant sur les champs de course, lors des défilés, des spectacles, des cocktails[1],[13], ce qui correspond à l'évolution de Vogue dans les années à venir, quittant le rôle de magazine présenté comme un album statique vers un tendance plus informative une iconographie tournée vers les extérieurs.

Avec le début de la Seconde Guerre mondiale, Paris est envahi, il part vers le Sud[31] à Bordeaux, puis traverse l'atlantique pour rejoindre New York ; il y restera jusqu'à la fin de la Guerre[15]. Il élargit alors ses activités d'illustrateur[15]. En 1946, Carl Erickson est au « sommet de son art[32] ». Malgré l'inexorable emprise de la photographie de mode, il est qualifié « d'illustrateur vedette[33] » de Vogue, il est mis en avant dans plusieurs articles de presse[34], et apparait dans Vogue qui publie des photos de ses illustrateurs réalisées par Irving Penn[35].

Dans les années 1950, fidèle aux Éditions Condé Nast, Carl Erickson travaille toujours pour les trois éditions internationales de Vogue mais est publié plus irrégulièrement[36]. Connu comme grand buveur depuis longtemps, il sombre dans l’alcoolisme[37]. Il tombe malade, dessine moins[38],[note 6], et meurt quelques années plus tard, en 1958[note 7] ; « La Couture parisienne ne pouvait rêver d'être mieux servie que par le dessin d'Eric » indique alors sa nécrologie[34], « il a laissé sa marque non seulement dans l'histoire de Vogue, mais aussi sur son époque » conclura le magazine de mode[37].

Rétrospectives

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Notes et références

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  1. L'Academy of Fine Arts est connue de nos jours comme l'Art Institute of Chicago.
  2. Le Dry Goods Economist, appartient à Chilton Company.
  3. Son premier dessin pour Vogue est publié en 1916[1].
  4. Carl Erickson fait également, entre autres sans que cette liste soit exhaustive, la couverture des numéros de l'édition américaine de mai, novembre 1931, février, avril, juin, octobre, décembre 1932, de janvier, avril, juin, septembre 1933, avril, juillet, septembre, novembre, décembre 1934, février, mai, septembre, décembre 1935, février, avril, septembre 1936, janvier, mai, septembre, novembre 1937, mars, juin, septembre, novembre 1938, mars, juillet, novembre 1939, octobre 1941, janvier 1944, septembre, décembre 1945, avril 1946, octobre 1948. Pour le British Vogue, il réalise les couvertures de mai 1935, septembre 1936[16], celle de janvier 1940[17] ou mai 1947. Il est également en couverture du Vogue français de février 1949.
  5. « Willaumez et Eric […] se firent une concurrence acharnée, pour le plus grand bénéfice du journal[19]. »
  6. Son dernier dessin connu date de 1957[38].
  7. L'avènement depuis quelques décennies de la photographie de mode a fait perdre la prédominance de l'illustration dans les magazines[39] ; à l'exception notable de Gruau, la mort de Eric en 1958, puis de René Bouché en 1963, marque la fin de ce qui est appelé la « vieille école » des illustrateurs[40]. Eric est parfois considéré symboliquement comme l'illustrateur ayant marqué la transition entre l'illustration et la photographie[41].

Références

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  1. a b c d e f et g Downton 2011, p. 64
  2. a et b Parker 2010, p. 98
  3. a b c d et e Parker 2010, p. 99
  4. a b et c Downton 2011, p. 69
  5. Blackman 2007, p. 10
  6. Parker 2010, p. 102
  7. Parker 2010, p. 40
  8. a b c et d Blackman 2007, p. 71
  9. Blackman 2007, p. 103
  10. Parker 2010, p. 72
  11. Parker 2010, p. 80
  12. Parker 2010, p. 86
  13. a et b Downton 2011, p. 63
  14. Parker 2010, p. 178
  15. a b c d e et f Parker 2010, p. 100
  16. Blackman 2007, p. 118
  17. Downton 2011, p. 62
  18. Parker 2010, p. 24
  19. a et b Parker 2010, p. 132
  20. Parker 2010, p. 103
  21. Parker 2010, p. 148
  22. Parker 2010, p. 188
  23. Parker 2010, p. 89
  24. Blackman 2007, p. 155
  25. Blackman 2007, p. 73
  26. Parker 2010, p. 129
  27. Parker 2010, p. 91
  28. Downton 2011, p. 67
  29. Parker 2010, p. 119
  30. Parker 2010, p. 126
  31. Parker 2010, p. 130
  32. Parker 2010, p. 157
  33. Parker 2010, p. 10
  34. a et b Parker 2010, p. 14
  35. Parker 2010, p. 236
  36. Parker 2010, p. 168
  37. a et b Downton 2011, p. 70
  38. a et b Parker 2010, p. 197
  39. Blackman 2007, p. 261
  40. Blackman 2007, p. 168
  41. Angeletti 2007, p. 55

Bibliographie des références

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Liens externes

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