7 mythes sur le couple qu’il faut arrêter de croire

Mythe n° 1 : Les personnes en couple ne flirtent pas. Si elles le font, c'est le signe qu'elles sont malheureuses et qu'elles cherchent à voir ailleurs.

La réalité : Par définition, le "flirt" ne représente rien de très sérieux. "Le flirt a très peu à voir avec le fait d'être malheureux en couple ; c'est une idée reçue", affirme Perel.

Mais, comme c'est souvent le cas, le contexte a son importance. Un geste de flirt isolé n'est pas nécessairement le signe que quelque chose ne va pas, mais "si votre partenaire flirte constamment devant vous et ne fait pas attention à vous, cela peut être irrespectueux", dit Perel. "Le flirt est l'une des manières dont on peut manquer de respect à quelqu'un. C'est comme si je gardais les yeux rivés sur mon téléphone au lieu de vous parler."

Selon Perel, le fait de plaisanter avec quelqu'un dans un bar n'a généralement rien d'inquiétant, mais "tout peut devenir problématique, en fonction du contexte." Il peut s'agir d'un acte innocent, ou de quelque chose qui découle d'un problème plus important - peut-être un manque de respect envers votre partenaire, ou une insécurité et le besoin de validation extérieure.

"Le flirt est un acte innocent", dit Perel. "Cela ne devient un problème que quand l'innocence disparaît."

Mythe n° 2 : L'honnêteté est la meilleure politique.

La réalité : Combien de fois a-t-on entendu quelqu'un dire "Je suis juste honnête", après un commentaire qui fait mal ? L'honnêteté peut être un geste attentionné et une marque de respect, mais parfois, c'est juste une façon de faire mal à l'autre. "Dire la vérité peut être un acte hostile", explique Perel. "'Je ne suis pas attiré·e par toi', 'Je te trouve trop gros·se'. Mais, si vous ne voulez pas être avec quelqu'un, vous pouvez faire preuve d'honnêteté sans que cette personne n'entende vos paroles raisonner dans sa tête pendant des années. C'est ça le respect."

De nos jours, toutefois, l'idée que l'on doit tout dire à son partenaire est très répandue ; les couples partagent leurs mots de passe de messagerie électronique comme un signe de transparence totale. "Le partage est devenu l'éthique de la perfection. Si vous ne faites pas preuve de transparence, c'est que vous avez forcément quelque chose à cacher", dit Perel. "Mais je pense qu'il est très sage de garder certaines choses pour soi et de ne pas tout dire."

En réalité, des recherches ont montré que deux types de mensonges différents peuvent avoir des effets diamétralement opposés sur un couple. Les petits mensonges qui visent à protéger les sentiments de l'autre peuvent contribuer à renforcer le lien dans un couple. En revanche, le fait de mentir pour dissimuler une erreur, autrement dit pour tromper, aura tendance à fragiliser la relation. Il n'est pas possible d'affirmer que "la transparence absolue est la meilleure option en couple. Mais cela ne veut pas dire qu'il faut cacher les infidélités", explique Perel.

Mythe n°3 : Si le sexe n'est pas génial, la relation est vouée à l'échec. C'est un signe d'incompatibilité.

La réalité : Il y a une différence entre l'incompatibilité sexuelle et un mauvais coup, dit Perel. "Si vous n'êtes pas fondamentalement attiré par la personne, par exemple si vous n'aimez pas son odeur, cela peut être problématique", explique-t-elle.

Mais les mauvaises expériences sexuelles arrivent à tout le monde, surtout aux femmes. Selon l'Institut Kinsey, seules 64 % des femmes déclarent avoir eu un orgasme lors de leur dernière expérience sexuelle, alors que 85 % des hommes affirment que leur partenaire a atteint l'orgasme. (Bien sûr, atteindre l'orgasme n'est pas une nécessité, mais cela peut être un assez bon indicateur de la satisfaction sexuelle.)

Heureusement, un mauvais coup, c'est tout à fait récupérable, et la solution peut commencer par une petite exploration de soi. "Une sexualité épanouie est essentiellement une question de connaissance de soi", affirme Perel. "Beaucoup de gens ne connaissent pas leur corps et ne savent pas ce qu'ils aiment. Ils savent ce qu'ils n'aiment pas, mais ils sont incapables de vous dire ce qu'ils aiment."

Une fois que vous le découvrez, il faut en discuter. "La communication en matière de sexualité est l'une des choses les plus difficiles à faire", souligne Perel. "Il s'agit de donner, prendre, demander, refuser, partager et recevoir, et c'est ça la vraie communication."

Mythe n°4 : Votre partenaire doit être votre meilleur·e ami·e.

La réalité : Vous pouvez considérer votre partenaire comme un·e ami·e, mais de là à dire que c'est votre meilleur·e ami·e ? "Personnellement, je pense qu'attendre de quelqu'un qu'il soit tout pour vous (amant, meilleur ami, confident), c'est trop demander à une seule personne", explique Perel. "Ce sont des liens différents. Et généralement, on ne couche pas avec son meilleur ami."

De vielles études ont montré que lorsqu'une personne considère sa ou son conjoint·e comme sa ou son "meilleur·e ami·e", elle est plus heureuse et réussit généralement mieux. "Mais dans la majeure partie du monde, on a des meilleurs amis, et puis on a son partenaire", dit Perel. "Cela ne veut pas dire que leur partenaire n'est pas aussi un meilleur ami, mais ces personnes ont aussi d'autres meilleurs amis."

Naturellement, cela peut varier d'une personne à l'autre. "Certains couples partagent les mêmes intérêts, la même vie et les mêmes valeurs, et d'autres ont un style beaucoup plus compartimentalisé", explique Perel. "Ils ont quelques valeurs fortes qu'ils partagent, mais ont aussi leurs propres aspirations."

Mythe n° 5 : Les disputes sont forcément le signe que quelque chose ne va pas.

La réalité : Souvent, ce n'est pas la dispute qui pose problème dans une relation, mais la façon dont vous vous disputez. John Gottman, un chercheur qui s'intéresse aux signes de divorce, a découvert que la stabilité des couples est définie par la façon dont ils interagissent pendant une dispute. Les partenaires ont-ils tendance à se fuir et à se repousser ? Ou se tournent-ils l'un vers l'autre et se disputent-ils avec bienveillance ? "Ce n'est pas le conflit qui est le principal marqueur d'une bonne relation, mais plutôt la question de la réparation", explique Perel. "Il y a plein de couples qui sont peut-être assez explosifs, mais qui savent se réconcilier".

Les relations sans conflit, ça n'existe pas. Mais il y a une différence majeure entre se disputer pour blesser et avoir le dessus, et se disputer pour réparer les choses. "On peut avoir des couples qui se disputent souvent, mais qui sont très soudés et qui s'apprécient mutuellement", dit Perel. Mais pour cela, il est important d'avoir la certitude que vous ne serez pas blessé·e par votre partenaire. Tout comme pour l'honnêteté, il est possible d'émettre une critique avec bienveillance - et sortir des disputes plus fort·es qu'avant.

Mythe n° 6 : Infidèle un jour, infidèle toujours.

La réalité : Les expert·es s'accordent généralement à dire que l'expression "infidèle un jour, infidèle toujours" n'est pas forcément vraie. Cela ne s'applique peut-être que lorsque les problèmes sont centrés sur un individu, plutôt que sur la relation dans son ensemble. En effet, des études ont montré que des traits de caractère spécifiques, tels que le narcissisme, le goût du risque et la phobie de l'engagement, avaient tous un lien avec l'infidélité. "Une personne qui collectionne les infidélités, vous a sûrement aussi menti sur d'autres choses", explique Perel. "Dans ces cas, il ne s'agit pas vraiment d'infidélité, mais plutôt de narcissisme".

Toutefois, si c'est la première infidélité de votre partenaire et que c'est le seul abus de confiance qui s'est produit dans votre relation, on ne peut pas affirmer que votre partenaire vous trompera à nouveau. "Certaines personnes sont des récidivistes et des coureurs de jupons", précise Perel, "mais la majorité des personnes avec lesquelles je travaille ont été très fidèles pendant des années avant d'avoir une liaison."

Je vous l'accorde, les personnes qui font appel à la thérapie de couple sont plus susceptibles de travailler à la création d'une relation florissante et saine et de confronter les problèmes qui les ont poussés à l'infidélité plutôt que de faire l'autruche. Mais les recherches ont montré que les personnes qui obtiennent un score élevé en matière d'"amabilité" et de "conscience" sont moins susceptibles de tromper leur partenaire et, par conséquent, moins susceptibles de récidiver si elles sont infidèles.

Mais si vous sortez avec une personne qui vous a trompé·e plusieurs fois, ce n'est peut-être pas parce que vous sortez avec un "infidèle par nature", vous sortez simplement avec un connard.

Mythe n° 7 : Pour surmonter l'infidélité, il faut pardonner et oublier - ou simplement larguer la personne infidèle.

La réalité : C'est rarement aussi simple. "On dit souvent qu'il faut partir. C'est très culpabilisant. Les gens pensent que si vous choisissez de rester avec quelqu'un, c'est que quelque chose ne va pas chez vous, que vous avez une faible estime de vous-même", dit Perel. "Mais on ne peut pas résumer toute une relation à une infidélité. Les choses sont bien plus nuancées. Parfois, le fait de régler le problème et de comprendre ce qui s'est passé dans la relation la rend plus solide."

Si vous décidez de donner une nouvelle chance à cette relation, Perel affirme que "pardonner et oublier" n'est pas exactement le bon mantra. "Tout d'abord, on n'oublie jamais", dit Perel. "Et vous pouvez pardonner, mais seulement partiellement au début. Le pardon vient à la fin du processus."

Le ou la partenaire infidèle doit faire des efforts pour obtenir le pardon ; il faut d'abord rétablir la confiance. Présentez des excuses sincères, reconnaissez la douleur causée et efforcez-vous de montrer que vous êtes à nouveau digne de confiance. Si vous avez trompé votre partenaire, "soyez plus rassurant que d'habitude ; faites-leur sentir qu'ils comptent vraiment", dit Perel. "Si l'infidélité me dit que je ne suis pas vraiment spécial, l'une des façons de guérir est de me montrer que je compte vraiment."

Ensuite, cherchez à savoir pourquoi les choses ont mal tourné. "Pourquoi est-ce arrivé ; qu'est-ce que cela veut dire pour votre couple ?" dit Perel. "Une liaison a un sens, une trame - et comprendre cela est important pour cicatriser." Ne vous attardez pas sur les détails sordides - les questions du genre "quand, qui, où, combien de fois". "Les partenaires ont besoin de réponses qui calment, pas de remuer le couteau dans la plaie", dit Perel.

En fin de compte, si votre partenaire vous a trompée, ce n'est pas à vous de vous forcer à rétablir la confiance. C'est à votre partenaire de le faire. "Deux personnes sont responsables du bon fonctionnement de la relation, mais une personne est responsable de la liaison", explique Perel. "Et il est très difficile de pardonner à quelqu'un qui n'assume pas ses responsabilités".