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Une chercheuse française poursuivie par Huawei France

Valérie Niquet, de la Fondation pour la recherche stratégique, est attaquée en diffamation par l’entreprise chinoise pour des propos tenus dans l’émission « C dans l’air ».

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Publié le 26 novembre 2019 à 15h50

Temps de Lecture 2 min.

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Le siège de Huawei France, à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine), en 2017.

La chercheuse française Valérie Niquet a été attaquée en diffamation en mars par la filiale française du géant des télécoms chinois Huawei, a révélé le quotidien numérique La Lettre A le 19 novembre. Spécialiste de l’Asie et des questions géopolitiques à la Fondation pour la recherche stratégique, Mme Niquet s’est vue reprocher ses propos à l’émission « C dans l’air » du 7 février. La journaliste qui a animé l’émission, ainsi que la société de production, sont également poursuivies.

Les auditions ont eu lieu en septembre. La plainte a été déposée par Huawei Technologies France, qui dans un Tweet a expliqué avoir ciblé « les propos affirmant que Huawei est une société contrôlée par l’Etat chinois et le Parti communiste chinois, dirigée par un ancien membre du “contre-espionnage et qui utilise ses compétences technologiques en matière de réseaux télécoms pour commettre des actes d’espionnage au préjudice du monde occidental ». « Ces affirmations sont totalement fausses, Huawei est une entreprise privée, détenue à 100 % par ses employés », a ajouté le groupe.

Lire notre portrait : Article réservé à nos abonnés Ren Zhengfei, un chef de guerre à la tête de Huawei

Dans la transcription de l’émission, Mme Niquet ne parle pas « d’anciens membres du contre-espionnage » mais déclare simplement que « jamais personne n’aurait donné à une entreprise soviétique des moyens de surveiller l’ensemble des moyens de communication du monde occidental et là, c’est ce qu’on fait avec Huawei. Or Huawei est directement sous le contrôle de l’Etat et du Parti communiste chinois [PCC] qui a une vraie stratégie de puissance ».

« Je maintiens mes propos »

Mme Niquet avait précisé que « dans chaque entreprise chinoise ou étrangère, il y a un comité du Parti communiste qui fait partie de la direction. Et donc, oui, c’est le pouvoir chinois ». Les entreprises y sont en outre obligées de transmettre leurs données en cas de demande, en vertu de la loi de 2017 sur le renseignement national. « Tout doit être placé sous la direction du Parti, que ce soit les organisations du Parti, le gouvernement, l’armée, la société civile, les secteurs culturel et éducatif et où que l’on se trouve », rappelle la charte du PCC amendée dans ce sens en 2018.

Dans un communiqué publié le 22 novembre, la Fondation pour la recherche stratégique à laquelle appartient Valérie Niquet, rappelle qu’elle « ne peut que soutenir la libre expression individuelle de ses chercheurs dans le cadre de leurs fonctions ». Interrogée par Le Monde, Mme Niquet s’est dite « surprise » par cette plainte. « Je maintiens mes propos qui n’ont rien de diffamatoire », estime l’auteure de La puissance chinoise en 100 questions (Editions Taillandier, 2017). C’est la première fois que Huawei s’attaque à des chercheurs indépendants en France.

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