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SFC Shelburne (NCSM Shelburne)

Pendant la Deuxième Guerre mondiale, une grande base de réparation navale a été établie à Shelburne, en Nouvelle-Écosse, où beaucoup de vaisseaux alliés ont été réparés et modifiés après avoir servi à la protection des convois et la lutte anti-sous-marine dans l’Atlantique. Pendant la Guerre froide, le NCSM Shelburne (plus tard renommé Station des Forces canadiennes (SFC) Shelburne) a joué un rôle important dans la lutte anti-sous-marine au sein du réseau de stations sonar SOSUS/IUSS qui servait à identifier et localiser les sous-marins soviétiques. La SFC Shelburne a été décommissionnée en 1995.

NCSM Shelburne

Deuxième Guerre mondiale

Le NCSM Shelburne est situé sur la côte est du port de Shelburne, à l’embouchure de la rivière Roseway, au sud de la ville de Shelburne, dans la communauté de Sandy Point. Créé en 1941, il est à l’époque le plus important chantier naval entièrement opéré par des effectifs de la Marine. À son apogée, plus de 5 000 militaires y travaillent.

La principale activité du site consiste à convertir et remettre en état des navires de combat : ceci comprend l’installation d’équipements nouveaux et secrets afin de répondre aux conditions de combat changeantes durant la bataille de l’Atlantique (1939-1945). Pour des raisons de sécurité, un filet anti-sous-marin est installé à l’entrée du port. (Voir aussi Opérations des sous-marins allemands.) Une voie secondaire de la Compagnie des chemins de fer nationaux du Canada (CN) est également construite à partir de la ligne principale de Yarmouth et Halifax pour desservir le site.

En 1942, l’Aviation royale canadienne (ARC) établit un escadron de patrouille d’hydravions au sud des installations du NCSM Shelburne, appelé Station de l’ARC Shelburne. En 1944, la MRC prend possession de la Station, qui est intégrée au NCSM Shelburne.

Les hostilités prennent fin en Europe et dans l’Atlantique le 7 mai 1945 après la reddition inconditionnelle des forces allemandes. (Voir aussi Jour de la Victoire.) Le 13 mai 1945, le sous-marin allemand U‑889 se rend officiellement à la Marine royale canadienne (MRC) au NCSM Shelburne.

En novembre 1945, le site est rempli de vaisseaux de guerre ayant terminé leur service. Le NCSM Shelburne est fermé en 1946.

Premières stations du SOSUS

Guerre froide et SOSUS/IUSS

Le NCSM Shelburne est remis en service en avril 1955 pendant la Guerre froide en tant que « station de recherche océanographique » administrée conjointement par la MRC et l’United States Navy (USN). On retrouve neuf stations de ce type sur la côte Atlantique, faisant partie du système de surveillance acoustique (SOSUS), un réseau secret de stations de sonars passifs qui servent à identifier et localiser les sous-marins soviétiques. En 1985, le réseau est renommé Integrated Undersea Sound Surveillance System (IUSS). Utilisant des appareils acoustiques mobiles déployés, SOSUS/IUSS fournit des informations tactiques essentielles pour les forces de lutte anti-sous-marine (LAS) et constitue un des principaux moyens de détecter les sous-marins nucléaires ou conventionnels.

Quand le NCSM Shelburne entre en opération en tant qu’élément de la SOSUS en 1955, ses effectifs proviennent de la MRC et de l’USN. Le commandant du NCSM Shelburne devient l’officier responsable de la station, qui est désignée par l’USN comme une installation navale de recherche océanographique (NAVFAC). Ceci fait de Shelburne la seule NAVFAC qui ne soit pas entièrement sous le contrôle de l’USN. Sur le complément original de la NAVFAC Shelburne, cinq sont des femmes, toutes membres de la MRC. Ceci précède de 17 ans le moment où l’USN commencera à affecter des femmes aux NAVFAC.

Le saviez-vous?
Pendant la première partie de la Guerre froide, les femmes appartenant à la marine étaient souvent appelées « Wrens », un surnom remontant à la Deuxième Guerre mondiale. Bien que limitées au début aux activités terrestres, les femmes ont commencé à servir en mer dans les années 1970 dans la réserve navale et dans les années 1980 dans la marine régulière. À partir de 1989, des femmes ont pu servir dans toutes les activités militaires sauf dans les sous-marins, qui ont été ouverts aux femmes en 2001. (Voir Femmes de la Marine canadienne pendant la Guerre froide.)


Le 1er novembre 1959, la MRC reprend la responsabilité de tout l’effectif de la station côtière. Par la suite, après l’intégration de la MRC dans les Forces armées canadiennes (FAC) en 1968, le NCSM Shelburne devient la Station des Forces canadiennes (SFC) Shelburne.

La SFC Shelburne continue à jouer un rôle important en tant que station côtière jusqu’à sa fermeture en août 1994. Le site est décommissionné en mars 1995, quand le gouvernement fédéral transfère les terrains à la province de Nouvelle-Écosse, qui crée la Shelburne Park Development Agency.