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Salish de la côte

Historiquement, le peuple salish de la côte a occupé les territoires le long du littoral nord-ouest du Pacifique au Canada et aux États-Unis. Bien que chaque nation soit différente, les peuples salish de la côte cultivent généralement des liens de parenté étroits et établissent des partenariats politiques, environnementaux ainsi que des traités.
Masque double (fermé)
Masque double, réalisé par Ken Mowat, présenté fermé (avec la permission du ministère des Affaires indiennes et du Nord).
Masque double (ouvert)
Un masque double exprime la métamorphose entre les êtres de la terre, de la mer et du ciel. Masque de cèdre, décoré de queues d'hermine réalisé par Ken Mowat (avec la permission du ministère des Affaires indiennes et du Nord).

Peuples et territoires

Les Salish de la côte comprennent une foule de Premières Nations vivant aux abords du littoral nord-ouest du Pacifique en Colombie-Britannique, des basses-terres continentales et de l’île de Vancouver au sud, au nord-ouest de l’Oregon et l’ouest de Washington, aux États-Unis (voir aussi Salish de la côte centrale, Salish de la côte nord du détroit de Georgia et Salish du continent).

Bien qu’elles disposent de leurs propres coutumes et traditions et parlent une multitude de langues et de dialectes, les communautés salish de la côte cultivent généralement des liens culturels et ethniques très forts. Au Canada, on compte :

  • Les Cowichans;
  • La Première Nation d’Esquimalt;
  • Les Halalts;
  • Les Homalco;
  • Les Hwlitsum;
  • Les Klahoose;
  • Les K’omoks;
  • La Première Nation du lac Cowichan;
  • La Première Nation de Lyackson;
  • Les Musqueams;
  • La Première Nation de Qualicum;
  • Les Saanich;
  • Les Scia’new;
  • Les Semiahmoo;
  • Les Shishalh;
  • Les Tla’amin (Sliammon);
  • Les Snaw-Naw-As;
  • Les Snuneymuxw;
  • Les Songhees;
  • Les Squamish;
  • Les Stó:lõ;
  • Les Stz’uminus;
  • Les Tsawwassen;
  • Les Tsleil-Waututh;
  • Les T’Sou-ke.

Vie traditionnelle

Historiquement, les Salish de la côte vivent dans des villages permanents pendant l’hiver. En été, ils établissent des campements temporaires pour récolter de la nourriture.

Les Salish de la côte vivent souvent dans des maisons longues en toit en appentis, parfois appelées maisons en planches. Les habitations de ce genre sont généralement faites en bois de cèdre (voir aussi Histoire de l’architecture : Autochtones).

La pêche, aujourd’hui comme à l’époque, est une activité fort importante dans la culture et l’économie des Salish de la côte; la récolte des fruits, des légumes et des noix, quant à elle, complète le régime des Salish.

Société et culture

Encore aujourd’hui, les potlatchs sont d’une importance majeure pour la société et la culture des Salish de la côte. En effet, ils servent à distribuer les richesses; confèrent un rang et un statut aux clans, groupes et individus; et définissent les droits et pouvoirs associés aux territoires de chasse et de pêche.

À l’instar des autres peuples autochtones de la côte nord-ouest, les Salish de la côte sont reconnus pour leur art, caractérisé par des poteaux sculptés et autres motifs montrant des animaux de la côte nord-ouest et différents êtres spirituels (voir aussi Art autochtone de la côte nord-ouest).

Religion et spiritualité

C’est grâce aux récits oraux que la culture et le savoir traditionnels des Salish de la côte survivent. Bien que les légendes salish varient d’une nation à l’autre, elles mettent souvent en vedette les mêmes personnages spirituels et racontent la création du monde de façon semblable, comme celle où le Vieil-homme-dans-le-ciel crée la planète, les animaux et les humains. Ces histoires mettent aussi en lumière l’importance de certaines créatures et de certains éléments de la nature, comme le saumon et le cèdre rouge, qui sont considérés comme sacrés pour des raisons spirituelles, mais aussi parce qu’ils représentent des ressources inestimables.

Langues

Beaucoup des langues parlées par les Salish de la côte, appartenant à la famille linguistique salish, sont en voie de disparition à cause des politiques et des programmes d’assimilation mis de l’avant par le gouvernement fédéral, comme le système des pensionnats indiens. Des programmes de revitalisation des langues dans les universités, collèges et écoles secondaires de la région, toutefois, tentent d’archiver et de promouvoir ces langues autochtones.

Le saviez-vous?
En juin 2019, Carlyn Andres de la Première Nation Katzie a chanté la chanson Blackbird des Beatles en hən̓q̓əmin̓əm̓, une langue traditionnelle de son peuple qui fait partie de la famille linguistique des langues salish (voirLangues autochtones au Canada). L’hən̓q̓əmin̓əm̓ est considérée comme une langue en voie d’extinction et est parlée parmi les peuples salish de la côte de la Colombie-Britannique.

Contact avec les Européens

Les Salish de la côte rencontrent les explorateurs et les marchands européens pour la première fois au 18e siècle. Au cours du siècle suivant, la Compagnie de la Baie d’Hudson établit des postes de traite sur les territoires des Salish de la côte, notamment ceux de fort Langley, sur le territoire des locuteurs de l’halkomelem (1827), et de Fort Victoria, sur le territoire des Lekwungen (1843).

Avec l’arrivée des colons tout au long du 19e siècle, les peuples salish de la côte sont massivement délogés. En outre, des épidémies de variole déciment une grande partie de la population salish aux 18e et 19e siècles.

Traités

De 1850 à 1854, le gouverneur de l’île de Vancouver, James Douglas, négocie des traités avec les peuples salish de la côte afin de s’emparer de leurs territoires traditionnels et les coloniser. Dans ces traités, appelés les traités Douglas, les signataires autochtones cèdent leur titre foncier en échange de vêtements, d’argent comptant et d’autres biens.

Les descendants de ces signataires ont depuis affirmé que leurs ancêtres n’étaient pas conscients de la vraie nature des traités, soit la cession de leurs droits par rapport au territoire. Au contraire, ils croyaient que les traités officialisaient un partage des terres en question. Beaucoup des Salish de la côte, de nos jours, croient aussi que leurs ancêtres ont signé des pages blanches remplies plus tard par le gouvernement colonial d’autres conditions sans leur consentement.

Aujourd’hui, une foule de nations salish de la côte ont entrepris des revendications territoriales et relatives aux traités auprès des gouvernements fédéral et provinciaux et militent pour l’autonomie gouvernementale. Certaines de ces nations se sont même unies afin d’atteindre leurs objectifs communs, notamment le groupe du traité hul’qumi’num (fondé en 1993), qui inclut six Premières Nations : les Cowichans, les Chemainus, les Penelakuts, la bande de Lyackson, les Halalts et le peuple du lac Cowichan.

Vie contemporaine

Les peuples salish de la côte luttent pour défendre et promouvoir leur histoire, leur patrimoine et leur mode de vie par le biais d’une foule d’initiatives culturelles et pédagogiques. Des dirigeants communautaires travaillent en étroite collaboration afin de protéger l’environnement et les droits de leur peuple en ce qui a trait à l’exploitation des ressources naturelles. Depuis 2005, le Rassemblement des Salish de la côte — une organisation transfrontalière représentant les intérêts environnementaux des Salish de la côte — est tenu annuellement afin de discuter des façons de développer davantage l’écosystème de la mer des Salish.


Guide pédagogique perspectives autochtones

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