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Odawas

Les Odawas (ou Outaouais) sont un peuple de langue algonquienne (voir Langues autochtones au Canada) vivant au nord du territoire des Hurons-Wendats à l’époque de l’arrivée des Français dans la région en amont des Grands Lacs. Selon une tradition des Odawas, que partagent les Ojibwés et les Potawatomis, ces trois groupes formaient jadis un seul peuple. La division des Algonquiens de la région supérieure des Grands Lacs semble s’être faite à Michilimackinac, point de rencontre des lacs Huron et Michigan. Les Odawas, ou «les traiteurs», demeurent près de Michilimackinac, tandis que les Potawatomis, «ceux qui font ou entretiennent un feu», vont vers le sud en remontant le lac Michigan et que les Ojibwés, ou «rôti à en être plissé», vont vers Sault Ste. Marie, au nord-ouest.

Le chef Obwandiyag (Pontiac)
(avec la permission de Ohio Historical Society, Number SC 208, AL02991 Collection Pontiac)
Pontiac
La guerre de Pontiac est la résistance la plus fructueuse des Premières Nations contre l'invasion européenne dans notre histoire.
(avec la permission des Archives de la ville de Detroit)

Peuplement et économie

Comme celle des autres peuples de la région des Grands Lacs (voir Peuples autochtones des forêts de l’Est au Canada), l’économie des Odawas repose sur l’agriculture, la pêche, la chasse et le commerce. Ils entretiennent des liens étroits avec les Hurons, leurs voisins, et constituent, en réalité, un élément vital du soi-disant « empire commercial huron ». Lorsque les Haudenosaunee détruisent Wendake (la Huronie) au milieu du 17e siècle, les Odawas s’enfuient vers l’ouest. Vingt ans plus tard, ils retournent dans l’île Manitoulin, mais continuent d’occuper des villages ailleurs sur les rives des Grands Lacs. Ils établissent leurs principaux villages près du fort français à Michilimackinac, mais bon nombre d’entre eux émigrent vers la région de Detroit quand les Français y construisent un fort, en 1701. Au cours du combat final pour la possession du nord-est de l’Amérique du Nord pendant la guerre de Sept Ans (1756-1763), les Odawas appuient les Français contre la Grande-Bretagne.

Après la défaite de ces derniers, les Odawas organisent, sous la direction de Pontiac de la région de Detroit, un soulèvement de toutes les bandes contre les Anglais qui menacent d’empiéter sur leurs territoires. Si l’insurrection échoue, elle incite néanmoins les Anglais à émettre la Proclamation royale de 1763, qui reconnaît aux bandes autochtones le droit légal de revendiquer la propriété des terres qu’elles occupent. Cette proclamation, élément crucial des droits fonciers des autochtones au Canada, s’applique encore aujourd’hui (voir Traités indiens ; Revendications territoriales).

Les Odawas combattent aux côtés des Britanniques pendant la guerre de l’Indépendance américaine et la guerre de 1812, sous la direction de Jean-Baptiste Assikinack, qui est un de leurs chefs. Après la signature de traités avec les Américains dans les années 1820 et 1830, plusieurs Odawas du Michigan s’installent dans l’île Manitoulin. Assikinack, devenu un catéchiste catholique, convainc bon nombre d’insulaires d’embrasser la foi chrétienne. Bien qu’Assikinack accepte de céder l’île Manitoulin au gouvernement de la Province du Canada en 1862, plusieurs Odawas s’y opposent et la partie orientale de l’île, à Wikwemikong, demeure un territoire non cédé.

Population

Au 19e siècle, de nombreux Odawas exploitent leurs propres fermes ou travaillent comme ouvriers agricoles ou comme bûcherons. Depuis 1945, certains d’entre eux ont déménagé de Wikwemikong à Sudbury et à Toronto pour y trouver des emplois. Daphne Odjig (1919-2016), artiste autochtone réputée, est l’arrière-arrière-arrière-petite-fille d’Assikinack.

Comme ils tendent à s’installer dans des communautés mixtes, il est difficile de recenser la population des Odawas. Plusieurs de leurs descendants sont identifiés en tant qu’Ojibwés ou Potawatomis. En 1996, le Canada compte 7386 Odawas inscrits. Aux États-Unis, quelque 5000 d’entre eux vivent dans des réserves au Michigan, au Wisconsin et en Oklahoma. La langue odawa est un dialecte ojibwé faisant partie de la famille des langues algonquiennes. Dans le recensement de 2016, quelque 28 130 personnes autochtones ont déclaré parler l’ojibwé.

Le saviez-vous?

Autumn Peltier, une jeune autochtone de 15 ans de la nation anichinabée, se bat pour le droit à l’eau depuis qu’elle a 8 ans. En septembre 2019, elle a été nommée par la Fondation David Suzuki pour un Prix international pour la paix des enfants. Le prix, fondé par KidsRights lors du Sommet mondial des prix Nobel de la paix de 2005 à Rome, est décerné chaque année à un enfant qui « se bat courageusement pour les droits de l’enfant ». Autumn Peltier, qui vit dans le territoire non cédé de Wikwemikong, une communauté autochtone des Premières Nations Ojibwé, Odawa et Potawatomi sur l’île Manitoulin dans le nord de l’Ontario, a été nommé commissaire en chef des eaux par la nation anichinabée en avril 2019. La jeune femme reprend ainsi le rôle auparavant défendu par feu sa grand-tante et mentore Josephine Mandamin, connue sous le nom de « Grandmother Water Walker » (Grand-mère marcheuse d’eau). Pour Peltier et son peuple, l’eau est un être spirituel sacré qui doit être nourri et protégé. Au cours des dernières années, Autumn Peltier a rencontré le premier ministreJustin Trudeau et a pris la parole aux Nations Unies. Elle appelle les dirigeants du monde entier à « se battre » pour sauver les ressources en eau sacrées de la Terre pour les générations futures : « Personne ne devrait avoir à se passer d’eau potable. Tous les enfants, toutes les nations, toutes les classes de gens devraient avoir accès à de l’eau potable propre, car c’est notre droit humain. »


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