Project Mémoire

Alan May (source primaire)

Ce témoignage fait partie de l’archive du Projet mémoire

Alan May a servi dans la marine marchande pendant la Deuxième Guerre mondiale. Lisez et écoutez le témoignage d'Alan May ci-dessous.

Prenez note que les sources primaires du Projet Mémoire abordent des témoignages personnels qui reflètent les interprétations de l'orateur. Les témoignages ne reflètent pas nécessairement les opinions du Projet Mémoire ou de Historica Canada.


Alan May, Marine marchande, 1944.
Certificat permanent de démobilisation d’Alan May. Exemplaire permanent dont l’original avait été détruit dans le bombardement de sa maison.
Carnet de cotisation de la National Union of Seamen. Alan S. May avait obtenu cet exemplaire de remplacement après avoir perdu l’original dans le bombardement de sa maison de Manchester.
Certificat de démobilisation de la Marine marchande, 1947. Offert par Alan S. May.
Le navire de guerre S.S. Empire Gale a été repeint aux couleurs de la paix et rebaptisé Langlee Gale. Il avait été construit au Canada mais était sous commandement britannique. Photo offerte par Alan S. May.
Évidemment, nous avons été bombardés pendant tout ce temps où nos péniches de débarquement accostaient, et c’était souvent très angoissant.

Transcription

Je m’appelle Alan Stanley May. Je me suis enrôlé dans la Marine marchande à 16 ans pour ensuite servir dans différents théâtres de guerre. D’abord sur l’Atlantique, pendant la période des U-boats, en tant que garçon de peine et cuisinier, puis à bord d’un petit ravitailleur de munitions envoyé sur la côte nord de l’Afrique afin d’avitailler les troupes en munitions et matériel de toutes sortes. En route, nous avons été attaqués à partir de la Sicile par les forces aériennes d’Allemagne et d’Italie. C’était un voyage assez terrifiant, le premier après les fameux convois de Malte. L’île de Malte était une forteresse au cœur de la Méditerranée, et elle ne voulait céder à aucun prix. C’était une possession britannique à l’époque, et les fameux convois de Malte l’approvisionnaient en carburant, en nourriture et tout le reste. Des navires de nombreux pays y participaient et ont subi de lourdes pertes. Un célèbre pétrolier qui s’était rendu jusqu’à Malte, non sans avoir été gravement endommagé, était rempli d’essence mais a finalement coulé au milieu du port. Certains convois donnaient vraiment la frousse. Après la chute de l’Afrique du Nord, les choses se sont évidemment calmées et les préparatifs allaient bon train pour l’invasion de la Sicile, à laquelle nous avons participé en tant ravitailleur de soutien et de munitions. Ils avaient réuni une imposante force d’attaque dans le port nord-africain de Tripoli et notre ravitailleur, un vieux charbonnier britannique qui avait longtemps fait la navette sur la côte est de Grande-Bretagne, en avait vu d’autres et a pu s’approcher d’assez près. Si bien qu’au moment de l’invasion de la Sicile, nous étions plus ou moins derrière les premières vagues, déchargeant des péniches de débarquement tout ce que nous avions – munitions, nourriture et matériel – sur la plage. Évidemment, nous avons été bombardés pendant tout ce temps où nos péniches de débarquement accostaient, et c’était souvent très angoissant. De retour à Malte, de plus gros navires du Royaume-Uni et des États-Unis nous ont réapprovisionné, puis nous avons participé aux débarquements de Severno, jetant l’ancre dans la baie, à peu de distance de Naples. Les troupes ont été très éprouvées par ce débarquement, et pendant que nous étions ancrés dans la baie du Vésuve, eh bien, le volcan a fait éruption et a recouvert tous les bateaux d’un demi-mètre de cendre. Et nous étions tous là à dégager la cendre avec nos pelles (rires), et c’était un spectacle vraiment inusité. Je suis ensuite descendu à Alger pour être renvoyé chez moi à bord d’un navire appelé Sarcassia. Puis on m’a envoyé à Glasgow rejoindre un navire qui faisait partie d’un des convois russes.