Article

Louise Turcot

Louise Turcot, comédienne (Montréal, 5 octobre 1944 -). Depuis la fin des années 60, Louise Turcot éclaire de sa présence lumineuse les scènes de théâtre (une soixantaine de rôles) et les plateaux de télévision (une trentaine de séries et de téléthéâtres) du Québec.

Turcot, Louise

Louise Turcot, comédienne (Montréal, 5 octobre 1944 -). Depuis la fin des années 60, Louise Turcot éclaire de sa présence lumineuse les scènes de théâtre (une soixantaine de rôles) et les plateaux de télévision (une trentaine de séries et de téléthéâtres) du Québec. Diplômée du Conservatoire d'art dramatique en 1965 après avoir suivi le cours classique jusqu'en Belles-Lettres (1962), elle débute avec le Théâtre Populaire du Québec (TPQ), troupe de tournée tout récemment fondée (en 1963, sous le nom de Centre dramatique du Conservatoire) dontle mandat est de présenter du théâtre de répertoire à travers la province. Elle y joue Pirandello, Racine, Feydeau, Molière et Marivaux. On la voit bientôt au THÉÂTRE DU RIDEAU VERT où, de 1969 à 1986, elle est dirigée dans une douzaine de pièces par Yvette Brind'Amour, qui lui confie notamment le rôle-titre d'Alice au pays des merveilles (1972), Guy Hoffmann et François Cartier. Au sein de la Compagnie Jean-Duceppe, dans les années 80 et 90, Louise Turcot fréquente le répertoire américain et québécois (Oublier de Marie Laberge, 1988; Messe solennelle pour une pleine lune d'été de Michel Tremblay, 1996).

La blonde et gracieuse comédienne est toute désignée pour jouer les belles du théâtre classique, chez Molière (deux fois Célimène dans Le Misanthrope, La Poudrière, 1976, et TPQ, 1988), Beaumarchais (Le Mariage de Figaro, Nouvelle Compagnie Théâtre, 1988, et Théâtre du Nouveau Monde, 2009) et Marivaux, dont elle joue Les Fausses Confidences (TPQ, 1969), L'Heureux Stratagème (Rideau Vert, 1985) et la Double Inconstance (TNM, 1987). Celle qui fut des premières saisons du TPQ jouera aussi dans l'un des derniers spectacles de la compagnie (qui cesse ses activités en 1996). Ainsi, dans Un tramway nommé Désir, monté par Claude Poissant en 1994, sa silhouette gracile confère à son interprétation de l'héroïne de Tennessee Williams une aura de fragilité émouvante: sa Blanche DuBois à l'équilibre chancelant est sans doute l'un de ses plus grands rôles.

Dans la dramaturgie contemporaine, on l'a vue incarner des figures maternelles marquantes, personnages-pivot de familles dysfonctionnelles: pensons à son éblouissante prestation de la mère sombrant dans la psychose dans La Maison Amérique de l'auteur gallois Edward Thomas, mise en scène par Martin Faucher (Théâtre de la Manufacture, 1997) ou, du côté québécois, à la mère à l'ego dévastateur dans La Petite Scrap de Dominick Parenteau-Lebeuf (Théâtre PàP, 2005), mise en scène par Marc Béland, Elle a obtenu un Masque pour son interprétation poignante d'une professeure de littérature en phase terminale dans W;t de Margaret Edson (Théâtre de Quat'Sous, 2006, mise en scène Denise Guilbault), rôle pour lequel elle avait accepté de se raser les cheveux.

Louise Turcot a fait les belles heures de la télévision, depuis les émissions jeunesse de Radio-Canada (Sol et Gobelet, Nic et Pic, Fanfreluche) jusqu'à la télésérie La Promesse, en passant par les téléromans Rue des pignons, Les Machos, et plusieurs téléthéâtres (elle incarne notamment Roxane dans Cyrano de Bergerac en 1984). Son emploi de jeune première la désignant tout naturellement vers les rôles de princesse, elle a mis son ingénuité au service de Blanche-Neige, Cendrillon et la Belle au bois dormant dans Fanfreluche, marquant ainsi l'imaginaire de toute une génération.

Au cinéma, elle fait des débuts remarqués dans les premiers films québécois à saveur érotique: L'Initiation de Denis HÉROUX (1969) et surtout Deux femmes en or de Claude Fournier (1970), où elle partage la vedette avec Monique MERCURE dans les aventures émoustillantes de deux femmes au foyer de la banlieue. Plus récemment, elle a été la mère de la jeune anorexique dans La Peau et les os de Johanne Prégent (1988).

Louise Turcot est également l'auteure de trois romans jeunesse racontant l'entrée dans l'adolescence d'une jeune fille dans les années 50 (Boréal, 2001-2004) et d'un roman pour adulte (Mademoiselle J.J., Stanké, 2001), et a été dialoguiste pour la télésérie La Promesse III (2007-2008).