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Ligue nationaliste

 Dans le contexte de la recrudescence de l'IMPÉRIALISME britannique, de l'agressivité accrue des anglophones envers les francophones et de l'INDUSTRIALISATION graduelle du pays, la Ligue nationaliste canadienne naît à Montréal le 1er mars 1903.
 henri bourassa
fondateur du journal \u00ab le devoir \u00bb et opposant \u00e0 l'action militaire canadienne \u00e0 l'étranger, bourassa stimule la croissance d'un nationalisme vigoureux au québec (avec la permission de biblioth\u00e8que et archives canada/c-27360 /coll. henri bourassa).

Ligue nationaliste

Dans le contexte de la recrudescence de l'IMPÉRIALISME britannique, de l'agressivité accrue des anglophones envers les francophones et de l'INDUSTRIALISATION graduelle du pays, la Ligue nationaliste canadienne naît à Montréal le 1er mars 1903. Formée par une dizaine de jeunes journalistes et avocats sans notoriété, dont le très actif président Olivar Asselin, le secrétaire Omer Héroux et Armand La Vergne, cette association veut créer, au-delà des partis politiques, un mouvement d'éducation populaire qui propage les idées nationalistes d'Henri BOURASSA, le mentor indiscutable du groupe.

Son programme, qu'alimente une pensée sociale conservatrice teintée d'un certain progressisme, vise la réalisation d'un nationalisme purement canadien et tient en trois points : autonomie du Canada dans l'Empire et des provinces dans la Confédération, respect de la dualité canadienne et mise sur pied de politiques économiques et culturelles exclusivement canadiennes. La Ligue est une organisation presque fictive, sans structure définie ou adhérents en nombre suffisant pour solidifier l'édifice idéologique. Après des débuts prometteurs pendant lesquels elle lance un hebdomadaire provocateur, Le Nationaliste, et organise quelques assemblées publiques mettant en vedette Bourassa, elle disparaît presque complètement en 1906.

À partir de cette année-là, la Ligue et sa poignée de membres se fondent avec ce qu'il est convenu d'appeler le « mouvement nationaliste »( voir NATIONALISME), dont ils ont inspiré la formation. Acceptant désormais la joute électorale, multipliant les assemblées publiques et propageant leur propagande dans Le Nationaliste, puis dans Le Devoir fondé en 1910, ces nationalistes, braqués sur leur doctrine, attaqueront inlassablement les gouvernements en place et animeront avec ferveur la vie politique québécoise. Ils réussiront même à faire élire Bourassa et La Vergne à l'Assemblée législative du Québec en 1908 puis, lors des élections fédérales du 21 septembre 1911, à assurer l'élection de 17 conservateurs-nationalistes à la Chambre des communes. Leur influence atteint alors son paroxysme. Insuffisamment organisé, élitiste et trop centré sur Bourassa, le « mouvement nationaliste », qui refusera toujours de se transformer en véritable parti politique, se dissipe progressivement à partir de 1912, sans avoir réalisé ses principaux objectifs.

Voir aussi NATIONALISME CANADIEN-FRANÇAIS.

Hélène Pelletier-Baillargeon, Olivar Asselin et son temps, Saint-Laurent, Fides, (1996).