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Tempête de verglas de 1998

La tempête de verglas de 1998 est l’une des plus grandes catastrophes naturelles dans l’histoire canadienne. Entre le 4 et le 10 janvier 1998, certaines zones de la vallée du Saint-Laurent depuis Kingston jusqu’aux Cantons de l’Est du Québec reçoivent jusqu’à 100 mm de granules de glace et de pluie verglaçante, ce qui représente plus que le double de la précipitation glacée annuelle normale de ces régions. La tempête cause jusqu’à 35 morts et 945 blessures, en plus que d’occasionner le déplacement temporaire de 600 000 personnes. Plusieurs routes sont fermées et des pannes d’électricité majeures se produisent, coupant le courant de presque 1,4 million de clients au Québec et plus de 230 000 dans l’est de l’Ontario. Le coût financier total de la tempête est d’environ 5,4 milliards de dollars.
Temp\u00eate de verglas, Montréal
Les automobilistes doivent non seulement braver le danger que posent les routes glissantes, mais aussi la menace des branches d'arbres qui risquent de céder (Presse canadienne).

Origine

Tout comme d’autres tempêtes de verglas importantes qui ont touché la région du lac Ontario et du Saint-Laurent, la tempête est le résultat d’une combinaison de courants d’air chaud à basse pression provenant du golfe du Mexique et de courants d’air froid à haute pression venant de l’Arctique. Lorsque ces deux courants se rencontrent, l’air chaud se soulève au-dessus de l’air froid. La précipitation qui en résulte tombe sous forme de pluie, mais gèle lorsqu’elle atteint les altitudes plus basses ou lorsqu’elle touche le sol.

Impact

Tout au cours de la tempête et peu de temps après, environ 2,6 millions de personnes (19 % de tous les employés canadiens) se voient entravées ou empêchées de se rendre au travail. Bien que Kingston et Ottawa soient frappées de plein fouet, la majorité des travailleurs touchés sont au Québec, la province qui souffre le plus grand prix économique de la tempête. Elle a aussi de graves incidences sur les petites entreprises et les détaillants, car l’activité commerciale s’éteint dans certaines communautés.

Malgré les coûts économiques à court terme dans les villes, les communautés à l’extérieur des zones urbaines construites sont celles qui subissent les répercussions les plus néfastes de la tempête. La zone touchée compte environ le quart de toutes les vaches laitières du Canada, dont les propriétaires font face à des difficultés majeures lorsque le réseau électrique tombe en panne. Beaucoup de vaches tombent malades, car il est impossible de les nourrir ou de les traire. De plus, étant donné que les usines de transformation de lait sont fermées, plus de 10 millions de litres de lait, dont la valeur est estimée à 5 M$, doivent être jetés.

L’industrie du sirop d’érable est aussi affectée de façon sérieuse. Plus du cinquième des chalumeaux entaillant les arbres producteurs de sirop du Canada est touché de plein fouet par la tempête. D’innombrables branches et conduits utilisés pour acheminer la sève s’affaissent sous le poids de la glace; certains producteurs québécois perdent presque la totalité de leur érablière. Les pertes en revenus de l’industrie se mesurent sans doute dans les dizaines de millions de dollars pour la seule année 1998. Les dommages causés par la tempête sont si graves qu’on estime que cela prendra plusieurs années ou même plusieurs décennies pour que l’industrie s’en remette.

Réaction

Étant donné que plusieurs municipalités déclarent un état d’urgence, le gouvernement fédéral déploie les Forces canadiennes pour fournir un abri et des services médicaux et pour aider à rétablir le réseau électrique. En tout, plus de 15 000 militaires sont mobilisés, faisant de « l’Opération récupération » le plus grand déploiement de troupes en temps de paix de l’histoire canadienne.

Les recherches effectuées après la tempête font craindre qu’il puisse y avoir un lien entre le changement climatique et les phénomènes météorologiques extrêmes comme la tempête de verglas.

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