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Grèves des cheminots du fleuve Fraser

Joe Hill, le poète et martyr des IWW, visite le camp établi à Yale et écrit plusieurs chansons, dont « Where the Fraser River Flows », encore un classique de la littérature ouvrière.

Grèves des cheminots du fleuve Fraser

 Le 27 mars 1912, une série de grèves des chemins de fer le long du fleuve Fraser s'amorce lorsque les cheminots affiliés aux INDUSTRIAL WORKERS OF THE WORLD (IWW) sortent des campements de la ligne du Canadien du Nord pour manifester contre leurs conditions de travail. Le 2 avril, 8000 hommes font la grève et les travaux de construction ont cessé sur une distance de 640 km. Plus tard, les cheminots de la ligne du Grand Trunk Pacific se joignent au mouvement. Quant aux travailleurs immigrants non qualifiés, ils revendiquent l'application rigoureuse de la Loi sur la santé de la province, la journée de travail de 9 heures et un salaire minimum de 3 $ par jour. Les IWW montent des camps pour nourrir et abriter les cheminots. Ils organisent un piquet de grève devant les bureaux d'emploi à Vancouver, Seattle, Minneapolis et San Francisco, pour éviter l'embauche de briseurs de grève.

Joe Hill, le poète et martyr des IWW, visite le camp établi à Yale et écrit plusieurs chansons, dont « Where the Fraser River Flows », encore un classique de la littérature ouvrière. Le gouvernement fédéral refuse d'accorder aux IWW l'arbitrage prévu par la Loi des enquêtes en matière de différends industriels, et le gouvernement provincial a recours à la violence et aux arrestations pour briser les grèves. Au début de juin, plus de 300 membres des IWW avaient été arrêtés et beaucoup d'autres chassés de la région. Les cheminots n'obtiennent que de modestes concessions, mais leurs grèves tirent leur importance du fait qu'elles ont prouvé que les travailleurs non qualifiés peuvent réussir à s'organiser. Les grèves du fleuve Fraser marquent également l'apogée du syndicat des IWW au Canada.