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Frontière, thèse de la

Frontière, thèse de la

La thèse de la frontière est formulée en 1893 quand l'historien américain Frederick Jackson Turner élabore la théorie selon laquelle la disponibilité de terres non encore colonisées pendant la plus grande partie de l'histoire des États-Unis constitue le facteur le plus déterminant pour le développement national. La vie dans les régions pionnières et les nouvelles possibilités qui en découlent entraînent la modification des vieilles traditions, obligent les institutions à s'adapter au changement et amènent la société à devenir plus démocratique, alors que les distinctions de classe s'effondrent. Il en résulte une société américaine unique, distincte des sociétés européennes dont elle est issue. Au Canada, entre les deux guerres mondiales, la thèse de la frontière jouit de la faveur de plusieurs historiens dont A.R.M. LOWER et Frank UNDERHILL et du sociologue S.D. CLARK. Cela s'explique en partie par la prise de conscience du caractère nord-américain du Canada.

Après la Deuxième Guerre mondiale, la thèse de la frontière perd de sa popularité parce qu'on reconnaît d'importantes différences sociales et culturelles entre le Canada et les États-Unis. On assiste à l'émergence d'une « école de pensée métropolitaine », qui met l'accent sur les liens historiques beaucoup plus étroits avec l'Europe. En outre, des centres urbains tels que Montréal, Toronto et Ottawa jouent un rôle majeur dans la colonisation des régions pionnières canadiennes. Peu importe le point de vue que l'on adopte, il reste que toute conclusion réaliste ne peut nier que les deux éléments, soit la frontière et les liens avec les centres établis, ont été fondamentaux en ce qui concerne le développement du Canada.

Voir aussi METROPOLITAN-HINTERLAND, THÈSE.