Article

Fred Fisher, VC

Fred Fisher, VC, étudiant, soldat (né le 3 août 1894 à St. Catharines, en Ontario; décédé le 24 avril 1915 à St-Julien, en Belgique). Le caporal suppléant Fisher est le premier Canadien à être récompensé pour un acte de bravoure par la Croix de Victoria (VC) durant la Première Guerre mondiale, la récompense la plus prestigieuse décernée pour bravoure aux membres des forces armées de l’Empire britannique.

Frederick Fisher, V.C.

Enfance

En 1900, la famille de Fred Fisher déménage à Niagara-on-the-Lake, puis à la ville voisine de Dunnville et finalement à Montréal. En 1912, il s’inscrit à l’Université McGill pour étudier le génie. Il se révèle être un bon étudiant et un athlète enthousiaste.

Première Guerre mondiale

Deux jours après le début de la Première Guerre mondiale, en août 1914, Frederic Fisher se joint au 13e Bataillon (Royal Highlanders of Canada) et se rend le 3 octobre en Grande-Bretagne comme membre du premier contingent canadien, formé de 30 617 personnes (voir Corps expéditionnaire canadien). Durant son entrainement en Angleterre, dans les plaines boueuses de Salisbury, au cœur de l’hiver de 1914, Frederick Fisher est promu caporal suppléant. Il arrive dans le nord de la France en février 1915 comme membre de la Division canadienne. Son bataillon se retrouve pour la première fois sur le front en mars.

Deuxième bataille d’Ypres

À la mi-avril, la Division canadienne fait partie des six divisions alliées déployées le long d’un grand arc de cercle qui s’étend le long du saillant d’Ypres – un renflement dans la ligne de front en Belgique. La 3e Brigade de Frederick Fisher occupe la moitié gauche des 4,5 km de ligne de front assignée à la division canadienne, autour de la ville de Saint-Julien. Le 13e Bataillon de Fisher est positionné en avant, sur la gauche.

À 17 h le 22 avril, un nuage de chlore jaune-verdâtre dérive vers la ligne occupée par la 45e Division algérienne des Français, qui tient une position sur le front immédiatement au nord de l’unité de Fisher. Le largage du gaz est accompagné d’un tir d’artillerie nourri et suivi d’une attaque des Allemands. Un grand nombre de soldats de la division coloniale française meurent en suffoquant dans leurs tranchées, tandis que d’autres parviennent à battre en retraite. Trois divisions allemandes s’infiltrent alors dans une brèche de six kilomètres de large qui s’est ouverte à côté de la position occupée par le bataillon de Frederick Fisher.

Deuxième bataille d'Ypres

La 10e Batterie (St. Catharines), équipée de 4 canons de 18 livres, se trouve dans cette brèche et fait pleuvoir un déluge de tirs sur les Allemands en mouvement, les forçant à se retrancher ou à se retirer. Lorsque le commandant de la 10e Batterie comprend qu’il va bientôt être submergé, il réclame le soutien de l’infanterie. 60 soldats et une mitrailleuse Colt lui sont alors envoyés sous le commandement de Frederick Fisher.

Frederick Fisher parvient à gagner du terrain avec son unité équipée de la mitrailleuse jusqu’à un édifice isolé qui domine le secteur où les Allemands creusent leurs tranchées. Il ouvre le feu et parvient à arrêter l’avance de l’ennemi dans ce secteur, bien que le reste de son équipe de quatre hommes soit décimée. Cet acte a probablement sauvé les canons de la 10e Batterie, qui sera capable de se replier à partir de 23 h. Il a également valu la Croix de Victoria à Frederick Fisher, qui devient ainsi le premier Canadien à recevoir cette décoration pendant la guerre.

Frederick Fisher combat avec sa mitrailleuse pendant toute la journée qui suit, mais finit par être tué en action. Son corps n’a jamais été retrouvé.

Frederick Fisher, V.C

Commémoration

Frederick Fisher est commémorée dans la ville d’Ypres (Ieper en néerlandais), en Belgique, sur le Monument commémoratif de la Porte de Menin, qui honore quelque 55 000 soldats de l’Empire britannique, dont près de 7 000 Canadiens, qui sont morts durant la Première Guerre mondiale dans le Saillant d’Ypres et qui ne possèdent pas de sépulture connue. Sur la plaque le concernant, on peut lire : « Fisher. F. V.C. ». Des plaques commémoratives installées à l’arsenal de son unité à Montréal et dans sa ville natale de St. Catharines rendent également hommage à sa bravoure.

(Voir aussi : Le soldat canadien de la Grande Guerre et Évolution des troupes de choc canadienne)