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Lac Érié

Le lac Érié, d’une superficie de 25 700 km2 (y compris les îles) et dont 12 800 km2 se trouvent au Canada, est situé à 173,3 m au-dessus du niveau de la mer. Il mesure 388 km de long et 92 km de large, et a une profondeur de 64 m. Le moins profond des cinq Grands Lacs, il est alimenté surtout par la rivière Détroit dans laquelle se déverse le lac Huron. Parmi les autres affluents importants, notons les rivières Maumee et Cuyahoga, en Ohio, et la rivière Grand, en Ontario. Le lac s’écoule dans la rivière Niagara, à la hauteur de fort Érié, et fait une descente brusque de presque 100 m dans le lac Ontario; plus de la moitié de cette dénivellation se produit à la hauteur des chutes Niagara. Il est également relié au lac Ontario par le canal Welland.


Géographie

Son bassin de drainage occupe une superficie de 58 800 km2. Plus de 15 millions de personnes habitent des deux côtés, canadien et américain. Du côté américain se dressent les grandes villes très industrialisées de Buffalo (New York), d’Erie (Pennsylvanie), de Toledo et de Cleveland (Ohio). On ne trouve pas de collectivités de la même taille sur la rive canadienne.

Géologie

Comme la plupart des autres Grands Lacs, le lac Érié occupe un bassin fluvial surcreusé par les glaciers. L’érosion différentielle du shale et du calcaire paléozoïques, roches peu résistantes, a mené à la création d’immenses cuvettes allongées où se sont formés les lacs. Ces glaciers, de centaines de mètres d’épaisseur, datent de l’époque pléistocène. Ils ont périodiquement occupé la plus grande partie du bassin et laissé dans leur sillage d’immenses dépôts d’argile et de silt dont se compose actuellement le rivage en voie d’érosion rapide. Seuls les rivages des extrémités est et ouest du lac sont composés de dolomies plus résistantes.

Histoire

Sa rive nord fut fréquentée de façon intermittente par des peuples autochtones Confédération des Neutres qui vivaient près de la péninsule du Niagara et le long de l’escarpement du Niagara. Étienne Brûlé a probablement été le premier Européen à apercevoir le lac. Au cours de la guerre de 1812, une bataille navale décisive y est livrée à Put-in-Bay. D’abord appelé lac du Chat par les explorateurs français, le lac prend ensuite le nom d’Érié, une tribu iroquoienne vivant sur la rive sud.

Préoccupations environnementales

Au cours des années 1960 et au début des années 1970, le lac Érié a été déclaré mort. Les quantités excessives d’azote et de phosphore déversées dans le lac, provenant principalement de détergents et d’engrais agricoles, ont accéléré la croissance du phytoplancton, notamment des algues. Les algues se sont développées à la surface du lac, limitant la lumière du soleil et l’oxygène disponibles pour la faune benthique. Ces espèces, comme l’éphémère fouisseur et le grand corégone, ont disparu ou ont décliné. En 1972, l’Accord sur la qualité de l’eau dans les Grands Lacs a contribué à restaurer le lac Érié, même s’il connaît toujours des zones mortes annuelles.

Pêches et loisirs

Malgré la pollution et les infestations de lamproies, la pêche commerciale y est plus florissante que dans tous les autres Grands Lacs; on y pêche plus de 20 000 t de poisson par année, surtout de la perchaude. Les étés chauds, les magnifiques plages et les marais côtiers bien conservés en font un lieu de villégiature très populaire chez les adeptes de plein air et les amateurs de la faune et de la flore (voir Parc national de la Pointe-Pelée). Les ornithologues viennent en masse dans cette région pour profiter de l’emplacement du lac sur les voies migratoires principales. Bien que le lac gèle généralement en hiver, il n’en demeure pas moins une partie importante de la voie maritime du Saint-Laurent.