Liste

Entrepreneurs autochtones remarquables

Les économies autochtones prospéraient bien avant l’arrivée des Européens en Amérique du Nord. Aujourd’hui, un nombre grandissant d’entrepreneurs autochtones connaissent le succès grâce à leur ardeur au travail et leur ingéniosité. Beaucoup d’entre eux s’efforcent de conjuguer leur succès en affaires avec les valeurs et la vision du monde des Premières Nations. Voici quelques exemples notables parmi la longue liste des entrepreneurs autochtones qui dirigent des entreprises prospères au Canada. (Voir aussi Conditions économiques des peuples autochtones au Canada.)

1. Mark Marsolais-Nahwegahbow (Ojibwé)

En 2018, Mark Marsolais-Nahwegahbow s’appuie sur son expérience en droit autochtone, en affaires et en éducation pour fonder la compagnie Birch Bark Coffee sur l’île Birch, dans le district de l’île Manitoulin. L’entreprise distribue du café certifié biologique et équitable acheté à de petits producteurs. Mark Marsolais-Nahwegahbow assure un revenu durable et un avenir plus stable à sa communauté, tout en travaillant, à plus long terme, à améliorer la vie des Autochtones au Canada. Ainsi, Mark a promis de consacrer une partie de bénéfices de l’entreprise à l’achat de purificateurs d’eau certifiés pour les résidents de toutes les réserves qui n’ont pas accès à l’eau potable. Par son exemple et ses conférences, Mark s’efforce d’instiller aux jeunes autochtones le respect des traditions et le désir de bâtir un meilleur avenir pour eux-mêmes et leurs communautés, possiblement en devenant entrepreneurs.

2. Paula Ikuutaq Rumbolt (Inuite), Nooks (Keenan) Lindell (Inuit), Lori Tagoona (Inuite) et Emma Kreuger (non-Autochtone)

Ces jeunes artistes et designers de la région de Kivalliq, au Nunavut, ont eu un effet positif sur leur communauté en fondant Hinaani Design. L’entreprise est fondée sur la tradition inuite de fierté entourant l’habillement et la confection. Leurs créations uniques témoignent de l’histoire inuite et l’évolution de la culture et du climat nordiques. En portant ces vêtements, les Inuits affirment leur fierté et leur sentiment d’appartenance à la communauté et à la tradition. Hinaani Design croit à l’entrepreneuriat éthique. Elle utilise donc des matériaux nordiques et canadiens, tout en adoptant des pratiques et des approvisionnements durables. L’entreprise redonne à la communauté en soutenant plusieurs organismes et initiatives.

3. Michael Whetung (Ojibwé)

Au début des années 1900, l’arrière-grand-père de Michael Whetung a ouvert un camp de pêche dans ce qui est aujourd’hui la réserve de la Première Nation de Curve Lake, au nord de Peterborough, en Ontario. L’entreprise s’est agrandie en offrant des croisières et des expéditions de pêche, puis en ouvrant une épicerie. Dans les années 1940, Eleanor Whetung, sa mère, a commencé à y vendre des produits artisanaux et des équipements de pêche de fabrication locale. Très fréquenté, l’établissement a poursuivi sa croissance pour devenir le grand Whetung Ojibwa Centre, un commerce florissant qui offre un vaste choix de vêtements, de chaussures et d’autres produits créés par des artisans autochtones de la région et de partout au Canada. Le Centre comporte aussi une galerie où sont exposées des œuvres d’artistes autochtones reconnus. Un petit musée relate fièrement la longue histoire de la Première Nation de Curve Lake. C’est avec un sentiment de respect à l’égard des cultures autochtones que l’on quitte la Whetung Gallery.

4. Jeff Ward (Ojibwé, Métis)

Dans les années 1990, Jeff Ward quitte sa communauté du Manitoba pour travailler dans le secteur des hautes technologies à Silicon Valley. Il revient au Canada en 2003 pour lancer une entreprise de haute technologie appelée Animikii, dans le territoire Lekwungen et la Première Nation Esquimalt, en Colombie-Britannique. Jeff utilise la technologie pour créer des partenariats entre des entrepreneurs autochtones et des Canadiens partageant une vision semblable, afin de contribuer à la réconciliation. Jeff Ward travaille auprès de communautés et entreprises autochtones, d’organismes de santé, d’institutions scolaires et d’organismes sans but lucratif. À travers toutes les activités de son entreprise, il s’efforce de respecter et promouvoir les traditions et les cultures autochtones. Animikii soutient l’émergence des entrepreneurs autochtones, s’appuyant sur l’idée que la technologie, grâce à sa capacité de connecter les personnes, peut permettre à des jeunes entreprenants autochtones de connaître le succès sans quitter leurs communautés éloignées, contribuant ainsi à la santé et la prospérité de celles-ci.

5. Jenn Harper (Anichinabée)

Un jour, en répondant à un questionnaire de l’entreprise de marketing pour laquelle elle travaillait, Jenn Harper a écrit que son emploi idéal serait de diriger une grande marque de cosmétiques. Après avoir inscrit cette réponse, elle a senti en elle le courage de se lancer pour réaliser son rêve. Cheekbone Beauty, située à St. Catharines, en Ontario, est fondée en 2016. Elle est aujourd’hui une compagnie prospère et en pleine croissance qui offre des rouges à lèvres, du fard et autres produits de maquillage. Jenn Harper s’efforce de redonner à sa communauté et consacre 10 % de ses bénéfices à soutenir des causes autochtones et des initiatives à but non lucratif en Amérique du Nord comme le Navajo Water Project et Shannen’s Dream. (Voir Shannen Koostachin.) La compagnie est socialement et environnementalement responsable. Jenn Harper ne teste pas ses produits sur des animaux et recherche continuellement des façons plus durables de créer, d’emballer et de livrer ses produits.

6. Lesley Hampton (Anichinabée)

Lesley Hampton a grandi au sein de la Première Nation de Temagami en Ontario, dans l’Arctique, en Nouvelle-Calédonie, en Australie, en Angleterre et en Indonésie. En 2016, son désir de concilier ces influences diversifiées avec ses racines anichinabées l’a conduite à lancer Lesley Hampton, une marque de vêtements et d’accessoires basée à Toronto. Elle s’est hissée parmi les leaders de l’industrie grâce à des représentations de la beauté célébrant la diversité et l’authenticité dans ses créations et son marketing. Quand elle a reçu le prix Indspire 2021 pour jeune membre d’une Première Nation, Lesley s’est dite rassurée de constater que les jeunes Autochtones puissent trouver eux-mêmes « la voie du changement », au lieu de suivre « les modèles stéréotypés établis par la grande industrie ».

7. Kylik Kisoun Taylor (Inuvialuk, Dinjii Zhuh/Gwich’in)

Kylik Kisoun Taylor a grandi en Ontario, chassant et trappant avec son père, avant de déménager en 2003 à Inuvik, où elle a renoué avec le mode de vie traditionnel auprès de son grand-père et ses oncles. Il a mis sur pied Tundra North Tours en 2006. Selon le moment de l’année, les clients peuvent visiter un camp de chasse à la baleine, dormir dans un igloo qu’ils ont fabriqué eux-mêmes, conduire un troupeau de caribous ou parcourir une route de glace jusqu’à l’océan Arctique. Le but de Kylik Kisoun Taylor n’est pas seulement de fournir des emplois et une stabilité financière à sa communauté, mais aussi de procurer aux visiteurs des expériences authentiques qui leur permettent de mieux comprendre les croyances et traditions inuites et l’importance de préserver la culture et l’environnement nordiques. En 2019, Kylik Kisoun Taylor a reçu le prix jeune entrepreneur du Conseil canadien des entreprises autochtones.

8. Laura Milliken (Anichinabée)

En 1999, Laura Milliken et son associée, Jennifer Podemski, ont fondé Big Soul Productions afin de réaliser des productions autochtones destinées à un public vaste et diversifié. Elles ont créé plusieurs séries télévisées très populaires, dont Moccasin Flats, I’m Not the Indian You Had In Mind ainsi que la comédie d’animation By the Rapids. Elles ont aussi produit des téléfilms, des vidéoclips, des films promotionnels et des documentaires. Assumant seule la direction de la compagnie, Laura Milliken s’est consacrée à offrir un espace aux voix des Autochtones tout en promouvant leurs talents. Laura Milliken a remporté entre autres le prix femme entrepreneure de l’année du Secrétariat des Premières Nations du Sud en 2003, deux bourses pour producteurs de Sundance ainsi que le prix Mentor de l’année de l’Association canadienne de production de films et de télévision en 2007.

9. Lynn-Marie Angus et Melissa-Rae Angus (Gitxaala, Nisga’a et Métis)

En 2018, Lynn-Marie Angus subissait du racisme et du harcèlement sexuel dans un lieu de travail malsain, tandis que sa sœur Melissa-Rae Angus, enceinte de son premier enfant, était au bord de l’itinérance. Les deux femmes ont décidé de lancer leur entreprise afin de transformer positivement leurs vies, à la fois spirituellement et financièrement. Basée à Vancouver, Sisters Sage fabrique des produits de guérison et de soins personnels fabriqués à la main à l’aide d’ingrédients traditionnels autochtones. Ainsi, leur vaporisateur de purification sans fumée au foin d’odeur et aux feuilles de tabac permet aux utilisateurs de mieux apprécier l’importance de la purification tout en offrant une expérience sécuritaire à l’intérieur. En plus de promouvoir les savoirs traditionnels, les deux femmes s’efforcent d’encourager et de soutenir d’autres jeunes entrepreneurs et des causes autochtones. En 2021, Sisters Sage a été choisie entreprise de l’année par la BC Achievement Foundation.

10. Martha Kyak (Inuk)

Originaire de Mittimatalik (Pond Inlet), au Nunavut, Martha Kyak est une artiste et une créatrice de mode. Après avoir déménagé à Ottawa, elle a commencé à coudre pour gagner un peu d’argent supplémentaire tout en travaillant à temps plein. Son travail de couturière a ensuite mené à la création d’InukChic, sa marque de mode et de bijoux. Martha Kyak combine des motifs traditionnels inuits et contemporains pour créer des pièces qui ont été présentées dans diverses expositions et défilés de mode. En plus de sa carrière artistique, Martha Kyak est éducatrice et illustratrice de livres pour enfants. Membre de Pauktuutit Inuit Women of Canada, elle a également défendu l’Inuit Women in Business Network et souligné l’importance pour les femmes d’aider d’autres femmes en matière d’affaires.