Article

Crise d'Octobre (résumé en langage simple)

La crise d’Octobre se produit à l’automne 1970. Elle est déclenchée par le Front de libération du Québec (FLQ). Le FLQ recourt à des tactiques terroristes pour tenter de rendre le Québec indépendant du Canada. Le 5 octobre, le FLQ kidnappe James Cross, un attaché commercial britannique. Plus tard, il enlève aussi Pierre Laporte, un ministre du gouvernement du Québec. Le premier ministre Pierre Elliott Trudeau impose alors la Loi sur les mesures de guerre. Cette loi n’avait jamais été utilisée en temps de paix auparavant. Son imposition mène à la suspension des libertés civiles et à des centaines d’arrestations. Pierre Laporte est assassiné et retrouvé le 17 octobre. James Cross, pour sa part, est libéré le 3 décembre. La crise prend fin le 28 décembre, lors de la capture des meurtriers de Pierre Laporte.

(Cet article est un résumé en langage simple sur la crise d’Octobre. Si vous voulez approfondir le sujet, veuillez consulter notre article intégral : Crise d’Octobre.)

Crise d'Octobre

Le FLQ

Le FLQ est fondé en 1963. Il souhaite que le Québec devienne indépendant du Canada pour que les francophones soient maîtres de leur destin. Les Québécois de langue anglaise (voir Anglo-Québécois) avaient très longtemps eu beaucoup de pouvoir. Le FLQ croit qu’il est approprié d’utiliser la violence contre ceux qui, selon eux, oppressent les francophones.

De 1963 à 1970, le FLQ participe à plus de 200 attentats à la bombe et à de nombreux vols à main armée. En tout, six personnes perdent la vie. Le FLQ cible des symboles du colonialisme anglais. Il met des bombes dans des boîtes aux lettres de quartiers anglophones comme Westmount, dans des bâtiments des Forces armées canadiennes, dans l’immeuble de la Banque Canadienne Impériale de Commerce (CIBC), au ministère du Travail provincial, chez Eaton (un grand magasin), à la Bourse de Montréal, etc.

Explosion de la Bourse de Montréal

La crise

Le 5 octobre, des membres du FLQ kidnappent James Cross. Le FLQ indique qu’il le libérera si ses membres sont libérés de prison. Il voit ses membres emprisonnés pour des attentats à la bombe et des vols comme des « prisonniers politiques ». Le gouvernement du Québec indique être prêt à négocier.

Dans l’intervalle, le FLQ publie un manifeste. Celui-ci est lu sur les ondes de Radio-Canada. Ensuite, le 10 octobre, le FLQ kidnappe Pierre Laporte. Ce dernier est alors ministre de l’Immigration et du Travail du Québec. Le FLQ dit qu’il tuera le ministre si ses demandes sont ignorées. Le premier ministre du Québec, Robert Bourassa, refuse d’y répondre. Le premier ministre du Canada, Pierre Elliott Trudeau, ordonne que des militaires montent la garde devant des bâtiments publics d’Ottawa. Cette mesure effraie de nombreuses personnes. En effet, les Canadiens ne sont pas habitués à voir des soldats dans leurs rues. Le 13 octobre, un journaliste de la CBC demande au premier ministre Trudeau jusqu’où il est prêt à aller. Sa réponse : « Well, just watch me » (« Regardez-moi bien aller »).

Le premier ministre Robert Bourassa et Jean Drapeau, maire de Montréal, demandent tous deux à Pierre Elliott Trudeau de leur venir en aide. Le 15 octobre, celui-ci envoie 1 000 soldats à Montréal. Le 16 octobre, il impose la Loi sur les mesures de guerre. Les libertés civiles sont suspendues. Le FLQ est déclaré être une organisation illégale. En 48 heures, environ 250 personnes sont arrêtées. Seules 46 font face à des chefs d’accusation.

Le 17 octobre à 22 h 50, le corps de Pierre Laporte est découvert dans le coffre d’une voiture. Il avait été étranglé. Au 20 octobre, la police avait mené 1 628 raids permis par la Loi sur les mesures de guerre.

Le 3 décembre, James Cross est relâché. Le gouvernement promet que ses kidnappeurs ne seraient pas arrêtés. On leur offre plutôt un passage sécuritaire vers Cuba. Par contre, les personnes impliquées dans le kidnapping et le meurtre de Pierre Laporte sont arrêtées et envoyées en prison. Parmi elles, on compte les frères Jacques et Paul Rose, Francis Simard et Bernard Lortie. Paul Rose et Francis Simard sont condamnés à la prison à vie. Bernard Lortie, pour sa part, est condamné à 20 ans d’emprisonnement, et Jacques Rose, à 8. Les personnes exilées à Cuba finissent par rentrer au Canada. Elles y reçoivent toutes de courtes peines de prison.

Héritage

L’imposition de la Loi sur les mesures de guerre par Pierre Elliott Trudeau demeure controversée. Certains croient qu’elle a contribué à mettre fin à la crise rapidement. D’autres pensent qu’il s’agit d’un abus de pouvoir. Après tout, même si près de 500 personnes ont été arrêtées pendant la crise, seulement 62 ont fait face à des chefs d’accusation. En raison de la controverse, la Loi sur les mesures de guerre a été remplacée par la Loi sur les mesures d’urgence en 1988. Celle-ci accorde moins de pouvoir et de contrôle au gouvernement dans les situations d’urgence.

Voir aussi Chronologie : Le FLQ et la crise d’octobre; Crise d’Octobre; Front de libération du Québec (FLQ); Nationalisme francophone au Québec; Le terrorisme et le Canada.