Article

Contrôle des salaires et des prix

Le contrôle des salaires et des prix est une mesure gouvernementale globale visant à limiter les taux d'augmentation des prix et des salaires durant une période donnée.

Contrôle des salaires et des prix

Le contrôle des salaires et des prix est une mesure gouvernementale globale visant à limiter les taux d'augmentation des prix et des salaires durant une période donnée. Le contrôle des salaires et des prix se distingue des autres interventions du gouvernement sur ces questions par deux caractéristiques. Premièrement, cette mesure a pour objectif de lutter contre l'INFLATION globale, plutôt que d'atteindre certains objectifs spécifiques d'efficacité économique ou d'équité sur le plan économique (à la différence, par exemple, de la législation sur le salaire minimum). Deuxièmement, elle touche plusieurs secteurs de l'économie plutôt que de viser un marché en particulier, contrairement à des programmes tels que le soutien des prix agricoles. Le contrôle des prix et des salaires est un type de politique des revenus (c'est-à-dire toute politique gouvernementale qui a un effet direct sur l'agencement global des prix et des salaires dans l'économie). L'établissement de directives facultatives concernant les salaires et les prix et des incitatifs fiscaux pour favoriser une réduction des taux d'augmentation des salaires et des prix sont d'autres exemples de politique des revenus.

Beaucoup de pays, dont le Canada, ont instauré un système de contrôle des prix et de rationnement durant la Deuxième Guerre mondiale, afin d'éviter la montées en flèche des prix et les abus qu'auraient entraîné les pénuries en temps de guerre (voir COMMISSION DES PRIX ET DU COMMERCE EN TEMPS DE GUERRE). Ces mesures ont largement disparu durant la période de l'après-guerre. Toutefois, pendant les années 50 et 60, certains pays européens ont expérimenté des interventions de politique des revenus, y compris le contrôle des salaires et des prix. Ce dernier cherchait à lutter contre l'inflation, alors que des politiques incitatives fiscales et monétaires visaient la réduction du chômage. Les expériences de ces combinaisons de politiques n'ont pas du tout réussi. L'importante croissance de la demande provoquée par les taux de croissance élevés de la masse monétaire, les diverses initiatives gouvernementales en matière de dépenses et de fiscalité ont rendu le contrôle inutilisable et inefficace ou ont provoqué une importante pression inflationniste latente qui s'est manifestée quand le contrôle a finalement été levé. Au début des années 70, un essai d'instaurer de tels contrôles aux États-Unis a connu le même sort.

Par la suite, les économistes ont pris conscience que, pour que le contrôle donne de bons résultats, on doit l'envisager comme une mesure complémentaire à une politique restrictive fiscale et monétaire, plutôt que comme un substitut à cette politique. Alors qu'on peut finalement maîtriser une forte inflation par une baisse importante des taux de croissance de la masse monétaire, ce processus peut être long et peut impliquer un CHÔMAGE très élevé. Certains économistes considèrent le contrôle des salaires et des prix comme un moyen de casser une forte poussée des prix et des salaires, et de faciliter la transition vers une inflation plus faible.

Au Canada, en temps de paix, on a eu recours à cette mesure seulement de 1975 à 1978, en réaction aux taux d'inflation exceptionnellement élevés de 1974-1975. La Loi anti-inflation fédérale a établi un système de contrôle de trois ans. Les balises de salaires étaient obligatoires pour toutes les entreprises de 500 employés et plus, pour tous les employés du gouvernement fédéral et pour la plupart des employés du secteur public, avec le consentement de la majorité des gouvernements provinciaux. Le contrôle de la marge bénéficiaire a limité les majorations de prix et de coûts des grandes entreprises. Bien que l'importance de l'effet de cette loi soit matière à débats, une analyse empirique confirme dans ses grandes lignes la thèse voulant que le programme de contrôle ait réduit le taux d'inflation sous le niveau qui aurait prévalu en son absence.