Article

Conscription au Canada (résumé en langage simple)

La conscription est l’enrôlement obligatoire des citoyens dans l’armée. Les Canadiens ont connu la conscription deux fois dans l’histoire. Les deux fois, seuls les hommes ont été visés. La première conscription survient lors de la Première Guerre mondiale et la deuxième, lors de la Deuxième Guerre mondiale. La conscription est une thématique qui a grandement divisé le Canada : la plupart des Canadiens de langue anglaise étaient d’accord, contrairement à la majorité des Canadiens de langue française.

(Cet article est un résumé en langage simple sur la conscription au Canada.) Si vous souhaitez approfondir le sujet, veuillez consulter notre article intégral intitulé Conscription au Canada.)

Campagne de recrutement

Conscription pendant la Première Guerre mondiale

Au début de la Première Guerre mondiale, le Canada n’impose pas de conscription. Les hommes se portent volontaires pour entrer dans l’armée. De 1914 à 1915, environ 330 000 hommes se proposent, ce qui est suffisant pour le Canada. Par contre, les choses changent en 1916. Le nombre de morts au combat est très élevé. À l’été 1917, plus de 130 000 Canadiens sont déjà morts ou blessés. Les horreurs de la guerre découragent aussi les volontaires.

Le premier ministre Robert Borden sait qu’il faut plus de soldats pour soutenir l’effort de guerre. Il décide donc d’imposer la conscription. Sa décision est mal accueillie par les Canadiens français. Sir Wilfrid Laurier, le chef du parti libéral, n’est pas non plus d’accord. Henri Bourassa, un nationaliste québécois important, est lui aussi contre la conscription.

Le gouvernement de Borden adopte la Loi du service militaire le 20 septembre 1917. Tous les hommes âgés de 20 à 45 ans peuvent donc être appelés. L’idée n’est pas appréciée au Québec. Elle est par contre populaire au Canada anglais, car les Canadiens de langue anglaise veulent appuyer les troupes déjà parties. La Loi est aussi aimée parce qu’elle donne le droit de vote aux femmes qui sont dans l’armée et à celles qui ont de la famille dans l’armée. Borden sait que ces femmes voteront probablement pour lui.

La mère canadienne

Élection de 1917

L’élection de 1917 a lieu le 17 décembre. La conscription est le sujet principal. La campagne électorale est problématique. Pour s’assurer la victoire, Borden tente de créer un gouvernement de coalition avec les libéraux de Laurier. Lorsque Laurier refuse, Borden forme un gouvernement d’union avec un groupe de membres du parti libéral et de députés indépendants. Le gouvernement d’union de Borden remporte l’élection, même s’il obtient seulement trois sièges au Québec. Il n’est pas du tout populaire dans cette province. Il n’est pas non plus apprécié des agriculteurs de l’ouest, qui ont besoin de leurs fils pour les travaux agricoles, plutôt que pour la guerre.

Émeutes anti-conscription de 1918

Le 28 mars 1918, des émeutes contre la conscription commencent à Québec. Elles se terminent le 1er avril. Ottawa impose la loi martiale et envoie 6 000 soldats pour gérer les émeutes. Les manifestants se battent contre les soldats, qui ripostent. À la fin des émeutes, quatre civils ont perdu la vie et 150 sont blessés. Cet événement creuse encore plus l’écart entre le Canada anglais et le Canada français.

Au total, environ 125 000 hommes sont appelés par la conscription pendant la Première Guerre mondiale. Seulement environ 24 000 sont envoyés au combat.

Conscription pendant la Deuxième Guerre mondiale

Le premier ministre William Lyon Mackenzie King ne souhaite pas faire de conscription pendant la Deuxième Guerre mondiale. Il ne veut pas que le Québec soit contre lui, mais il sait aussi que beaucoup de Canadiens de langue anglaise veulent la conscription. King affirme donc que son gouvernement n’utilisera pas la conscription pour envoyer des soldats à l’étranger. Par contre, la Belgique et la France tombent aux mains de l’Allemagne nazie en juin 1940 et beaucoup de Canadiens veulent contribuer à l’effort de guerre. La Loi sur la mobilisation des ressources nationales est donc adoptée le 21 juin 1940 pour permettre la conscription, mais seulement pour la défense nationale. Le maire de Montréal, Camillien Houde, se prononce contre la Loi. Il est interné pendant quatre ans après avoir incité les gens à ignorer leur avis de conscription.

Le premier ministre canadien William Lyon Mackenzie King en compagnie du premier ministre britannique Winston Churchill, en 1941

En 1941, moins d’hommes se portent volontaires pour intégrer l’armée. Lyon Mackenzie King décide donc de faire un référendum non exécutoire sur la conscription. La plupart de la population du Québec vote contre la conscription, contrairement au reste des provinces, qui votent à environ 80 % en faveur. Le projet de loi 80 est alors adopté, ce qui permet au gouvernement d’appeler des soldats pour combattre à l’étranger. Lyon Mackenzie King espère ne pas être obligé d’utiliser la conscription, mais le choix s’impose. Après le jour J en juin 1944, l’armée canadienne avait perdu de la puissance et avait besoin de plus de troupes. (Voir aussi William Lyon Mackenzie King et l’effort de guerre.)

À la fin de la guerre, seulement 13 000 soldats au total s’étaient rendus à l’étranger. Moins de 2 500 sont allés au front. Les Canadiens français sont en colère, mais beaucoup moins que pendant la Première Guerre mondiale.